Le numéro un mondial des verres ophtalmiques Essilor mène des recherches sur les lunettes connectées et la réalité augmentée et pourrait lancer un produit en 2016, a indiqué mardi Jean Carrier, directeur général adjoint, lors de l'assemblée générale du groupe.

Essilor est «très attentif aux bonds technologiques», a déclaré M. Carrier, en réponse à une question d'un actionnaire sur la vision connectée. «La réalité virtuelle et augmentée se fond avec la vision», a-t-il ajouté.

«On a notre propre recherche dans ce domaine» et «on a même des prototypes qui sont en test, à l'Institut de la Vision par exemple», a poursuivi M. Carrier.

Il a estimé qu'Essilor «serait, dans le domaine de la basse vision, en mesure de lancer un produit avec (son) partenaire canadien Humanware (...) dès 2016».

Le directeur général adjoint a souligné que l'innovation était «le moteur principal de la croissance du groupe» qui réalise 40% de son chiffre d'affaires avec des produits de moins de quatre ans, a-t-il précisé.

Parmi les derniers lancements figurent les verres Eyezen, dont l'utilisation se veut spécifique pour protéger les utilisateurs de terminaux numériques (ordinateurs, tablettes, smartphones). Ce produit a été lancé en 2015 en Europe.

Essilor, qui emploie 550 chercheurs, représente les trois quarts des investissements de R&D de l'industrie de l'optique, a assuré M. Carrier. Son budget en recherche et innovation a dépassé 180 millions d'euros.

Le groupe va aussi continuer à investir fortement dans le «marketing consommateur» auquel il consacrera en 2015 plus de 200 millions d'euros, contre près de 150 millions l'an dernier.

Le PDG d'Essilor Hubert Sagnières a souligné que «le mal-voir est le premier handicap au monde». Quelque 4,5 milliards de personnes ont besoin d'une correction, mais seulement 1,9 milliard sont équipées, rappelle le groupe.

Lors des votes, les actionnaires ont approuvé à 96,3% la résolution portant sur les conditions de rémunération de M. Sagnières.