Le gouvernement russe veut interdire les commandes publiques de logiciels d'éditeurs qui ont cessé de vendre leurs produits en Crimée, ce qui pourrait pénaliser surtout les sociétés américaines Microsoft et Oracle, a rapporté mardi le journal russe Kommersant.

Les sanctions décrétées par les États-Unis contre la Russie interdisent depuis décembre aux entreprises américaines tout commerce avec la péninsule ukrainienne annexée il y a un an par Moscou.

Selon Kommersant, le ministère russe des Communications prépare un projet de loi qui pose comme conditions pour les achats de logiciels par des structures publiques que les éditeurs travaillent sur l'ensemble du territoire russe, y compris en Crimée. Ces limitations doivent entrer en vigueur le 1er juillet.

«Ceux qui ne pratiquent pas de discrimination territoriale pourront travailler», a déclaré le ministre des Communications Nikolaï Nikiforov, cité par le journal lors d'une rencontre avec des représentants des sociétés technologiques russes.

Le quotidien précise que les principaux fournisseurs en logiciels des structures publiques russes sont Microsoft et Oracle avec des ventes respectives en 2013 de 11,3 milliards de roubles (244 millions de dollars CAN) et de 3,2 milliards de roubles (69 millions CAN).

Des experts interrogés par Kommersant mettent en doute la capacité des entreprises russes à remplacer les éditeurs occidentaux, mais, selon le journal, le gouvernement compte se servir de cette expérience pour étendre, en cas de succès, ces restrictions à d'autres secteurs.