La première journée d'action au Consumer Electronics Show (CES), plus grande foire annuelle de l'industrie de l'électronique, n'a pas permis d'apercevoir de solution claire au problème qui freine la progression de la télévision à ultra haute définition (UHD). Mais il y a des efforts.

Des ventes en hausse

Les téléviseurs UHD, ou «4K», ont encore une fois été au coeur des grandes présentations des multinationales LG, Sharp, Panasonic, Samsung et Sony, hier à Las Vegas.

Selon Samsung, les ventes d'appareils UHD devraient être multipliées par quatre en 2015. Un multiple à considérer avec précaution, compte tenu de la part de marché encore mince de ces appareils.

Du côté de Sharp, on prévoit que les deux tiers des ventes de téléviseurs en 2017 proviendront de la gamme UHD, d'où la multiplication des modèles, à des prix de plus en plus abordables.

La multiplication de ces écrans, aussi immenses soient-ils, n'a toutefois pas permis d'oublier l'éléphant dans la pièce, la quasi-absence de contenu qui leur est destiné.

Pour l'instant, les rares détenteurs de ces appareils doivent se contenter de contenus diffusés en téléchargement par Netflix ou YouTube, principalement. Ou encore de contenus à haute définition «améliorés» par différents processus intégrés à ces téléviseurs, avec un certain succès, mais sans parvenir à imiter l'ultra haute définition optimale.

Nouvelle alliance

Signe que la situation commence à devenir problématique, les grands rivaux Samsung, Sony, Panasonic et Sharp ont annoncé hier la formation de l'UHD Alliance, à laquelle se joindront aussi des firmes de contenu (Disney, Fox, Warner, Netflix et DirecTV) et technologiques (Dolby, Technicolor).

Ensemble, ces partenaires se donnent le mandat d'établir des normes communes pour les formats, la diffusion et la terminologie liée à l'ultra haute définition.

Le groupe devra travailler rapidement pour rassembler ses brebis, qui se sont égarées dans toutes les directions depuis la montée de cette technologie. À elle seule, l'utilisation de deux acronymes, «UHD» et «4K», illustre la dissension qui s'est installée.

Des consensus devront aussi être trouvés sur les codecs, la couleur et la plage dynamique étendue (high dynamic range, HDR), entre autres.

Principal distributeur de contenu UHD à l'heure actuelle, Netflix participera à l'effort en lançant un programme de certification d'appareils. Sony et LG ont ainsi annoncé que leurs modèles pourraient être «certifiés Netflix».

Enfin un lecteur de disque

Un autre petit pas vers la démocratisation du contenu en ultra haute définition a été réalisé hier par Panasonic. L'entreprise a annoncé le lancement en cours d'année du tout premier lecteur pour les disques Blu-ray chargés de contenu en UHD.

L'entreprise est toutefois passée très rapidement sur cette annonce, pourtant exclusive et significative, au cours de sa conférence de presse, ce qui laisse croire qu'il reste encore beaucoup de travail à compléter avant une commercialisation.

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DES NOUVELLES DE LAS VEGAS

OLED: LG fonce

Tandis que la plupart de ses rivaux se sont désistés, LG a confirmé hier qu'elle doublait sa mise sur la technologie d'affichage OLED. Très prometteuse, cette technologie est aussi minée par divers problèmes, principalement la difficulté de fabrication. Ça ne décourage pas LG, dont la filiale LG Display a encore récemment investi 600 millions US pour augmenter ses capacités de production. «Nous sommes la seule compagnie capable de placer dès maintenant des écrans OLED entre les mains des gens», a d'ailleurs rappelé Tim Alessi, directeur, création de nouveaux produits, de LG Electronics USA.

Un autre téléphone incurvé

Certes, il avait piqué la curiosité avec son écran incurvé et sa surface arrière «autoréparable», mais le premier modèle G Flex de LG, vedette du même événement l'an dernier, n'est pas parvenu à attirer en masse les dollars des consommateurs. Qu'à cela ne tienne, l'entreprise est revenue à la charge en présentant hier le LG G Flex 2. L'utilité réelle d'un écran recourbé reste encore à prouver, mais LG fait d'abord et avant tout valoir l'esthétisme. C'est encore tôt, mais les premières critiques sont pour l'instant positives.

Bye-bye rectangle

Sharp a dévoilé hier une technologie qui lui permettra de produire des écrans de toutes les formes. En permettant à chaque pixel de se contrôler individuellement, plutôt que de déléguer la tâche à un panneau, on «retire toutes les contraintes de design qui font en sorte que presque tous les écrans que nous voyons sont rectangulaires», a expliqué Larry Meixner, président de Sharp Laboratories of America. Les secteurs de l'automobile, de l'électronique vestimentaire et du jeu vidéo, entre autres, devraient bénéficier de cette trouvaille.