Le géant américain Apple a annoncé mardi l'ouverture au Japon d'une unité de recherche, une initiative perçue par les Nippons comme une première qui marque la reconnaissance de la qualité de la «Japan Inc.» et la volonté d'accentuer la coopération avec les fournisseurs locaux.

«Nous sommes ravis d'élargir nos activités au Japon avec un nouveau centre de développement technique qui va créer des dizaines d'emplois», s'est félicité Apple dans un communiqué.

«C'est le premier site de ce type hors des États-Unis», a affirmé mercredi le quotidien économique Nikkei, une assertion qu'a refusé de confirmer une porte-parole d'Apple Japan interrogée par l'AFP.

Ce site de R&D sera installé dans le quartier d'affaires et de commerces Minatomirai à Yokohama (en proche banlieue de Tokyo).

Apple, groupe présent depuis 30 ans au Japon où il gère huit magasins en propre et coopère avec de nombreux revendeurs, travaille de longue date avec beaucoup d'entreprises nippones, allant des toutes petites sociétés détentrices de pépites techniques à des groupes aussi importants que Sony (pour ses capteurs photo de téléphones intelligents et tablettes) ou Sharp (pour les écrans tactiles).

Le premier ministre japonais Shinzo Abe en personne, en campagne pour vanter les bienfaits de sa politique économique, a été prompt à se féliciter de cette annonce, interprétée comme une reconnaissance de la qualité du Japon en tant que lieu de recherche et de la suprématie technique de ses entreprises.

La marque à la pomme jouit d'une excellente réputation auprès du grand public dans l'archipel, en raison de l'aura, même posthume, de son fondateur Steve Jobs, de l'esthétique soignée de ses produits et de sa façon de les promouvoir.

«En ayant un centre implanté au Japon, il est possible qu'Apple augmente encore son approvisionnement en composants auprès de firmes nippones», a renchéri le Nikkei.

«Une grande partie de l'intérieur des iPhone est d'origine nippone», soulignait encore récemment auprès de l'AFP Takeshi Natsuno, spécialiste du secteur qui enseigne à l'université Keio.

Toutefois, d'aucuns pointent aussi le risque d'une fuite de talents techniques vers Apple aux dépens de groupes locaux.

«La création par Apple d'un centre de recherche au Japon est un plus pour le pays, mais ce peut-être un moins pour certaines entreprises», a confié au Nikkei un analyste de Deutsche Securities.