Les plus grandes attaques informatiques sont à venir dans les dix prochaines années, estime la majorité des 1642 spécialistes de la sécurité sur internet interrogés par l'institut américain Pew Research Center.

«D'ici 2025, une cyberattaque majeure pourra-t-elle provoquer des dommages étendus pour la sécurité d'un pays et à sa capacité à se défendre et à défendre sa population?», leur a demandé l'institut. Quelque 61% de ces spécialistes ont répondu «oui».

Des «dommages étendus» signifient des morts ou des dégâts matériels, et le vol de dizaines de milliards de dollars. «Les individus seraient plus vulnérables et les entreprises attaquées en permanence», affirme Lee Rainie, co-auteur de l'étude et directeur du projet internet du Pew Research Center.

Selon ces spécialistes en cybersécurité, «les fournisseurs de services essentiels sont une cible vulnérable, et le vol et les perturbations économiques peuvent être substantielles».

En revanche, 39% de ces spécialistes considèrent que les dommages provoqués par une cyberattaque pourraient être évités.

«Certains ont relevé en privé que la menace d'une cyberattaque pourrait dissuader d'une attaque encore pire», estime Janna Anderson du centre internet Elon University's Imagining, qui a conduit ce sondage avec Pew.

«Beaucoup ont utilisé la Guerre froide comme métaphore, affirmant que des dommages graves avaient moins de chance de survenir compte tenu des menaces mutuelles de perturbations (entre les pays). Certains disent que les menaces d'attaques informatiques sont exagérées par les gens qui pourraient tirer des bénéfices d'une atmosphère de peur».

Certains experts affirment que les menaces de piratage sont déjà là. «Une Chine belliqueuse peut procéder à une "cyber-invasion" des capacités militaires du Japon et de la Corée du Sud dans le cadre de leur conflit autour des mers de Chine, qui pourraient les obliger à reconfigurer leur informatique, à un coût élevé», a estimé Stowe Boyd, de Gigaom Research.

«Israël et les États-Unis ont déjà conçu le virus Stuxnet pour endommager les centrifugeuses des installations nucléaires iraniennes», a-t-il relevé.