IBM a confirmé lundi qu'il allait payer 1,5 milliard de dollars au spécialiste des semi-conducteurs GlobalFoundries pour que ce dernier reprenne ses activités déficitaires de fabrication de puces, une cession qui va coûter au total près de 5 milliards de dollars au géant informatique américain.

Dans un communiqué commun, IBM a précisé qu'il allait enregistrer dans ses comptes du troisième trimestre une charge totale de 4,7 milliards de dollars avant impôts qui couvrira ce paiement à GlobalFoundries et une dépréciation d'actifs.

En vertu de l'accord conclu entre les deux groupes, GlobalFoundries va acquérir des usines et autres installations d'IBM situées dans le nord-est des États-Unis, ce qui en fera le 1er fabricant de microprocesseurs dans cette partie des États-Unis. Il va en outre récupérer un important portefeuille de brevets déposés par le vendeur.

En outre, GlobalFoundries s'engage à fournir en exclusivité à IBM une gamme de microprocesseurs pour serveurs durant dix ans.

Outre la fabrication de microprocesseurs, qui inclut les ex-PowerPC, des puces dont étaient autrefois équipés les ordinateurs d'Apple et également utilisées dans des consoles de jeux comme la Xbox de Microsoft, IBM va céder à GlobalFoundries son activité de «microélectronique commerciale», qui propose des composants optimisés pour des applications spécifiques.

Cette transaction était attendue. Les médias américains avaient évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois des négociations entre IBM et GlobalFoundries, groupe basé en Californie mais détenu par des entités liées au gouvernement d'Abou Dhabi. Le fabricant intègre notamment les anciennes usines de fabrication de composants du groupe informatique américain AMD.

Avec cette cession, IBM va tourner une page de son histoire et confirmer un peu plus son recentrage vers les activités de services. Actuellement, le groupe est un des derniers grands du secteur à maîtriser l'intégralité du cycle de production des composants, de la planche de dessin jusqu'à la fabrication et la commercialisation.

Le groupe américain s'est déjà ces dernières années séparé progressivement d'une grande partie de ses autres activités industrielles pour se recentrer sur les services.

Il vient notamment de céder ses serveurs d'entrée de gamme au groupe chinois Lenovo, qui avait aussi repris ses activités de fabrication de PC en 2005.