L'enquête lancée par la Chine à l'encontre du géant informatique américain Microsoft examine les modes de distribution de son navigateur internet et de son lecteur multimédia, a indiqué mardi le chef de l'autorité de la concurrence chargée des investigations.

L'Administration d'État pour l'industrie et le commerce (SAIC) avait annoncé fin juillet avoir ouvert une enquête contre Microsoft pour «pratiques monopolistiques présumées», concernant son système d'exploitation Windows ainsi que sa suite de logiciels de bureautique Office.

Or, «Microsoft est soupçonné de n'avoir pas fourni des informations complètes», a déploré Zhang Mao, patron de la SAIC, selon des propos publiés sur le site de l'institution.

Le groupe américain est, de surcroît, désormais soupçonné de pratiques «problématiques» dans «la distribution de son navigateur internet et de son lecteur multimédia», a ajouté M. Zhang, sans offrir de détails.

Le fait que les logiciels Internet Explorer et Windows Media Player soient proposés par défaut avec Windows a déjà fait l'objet de plusieurs enquêtes d'autorités de la concurrence à travers le monde.

«Dans nos contacts répétés avec Microsoft, de hauts dirigeants (du groupe) ont fait part de leur respect pour les lois chinoises et ils coopèrent à l'enquête», a souligné Zhang Mao.

Microsoft avait déjà assuré «se conformer à la loi chinoise», après des perquisitions fin juillet dans quatre de ses bureaux en Chine.

Avec Windows, Microsoft exerce une écrasante domination sur le marché chinois des systèmes d'exploitation informatiques, dont il contrôlerait à lui seul 95%, selon une estimation publiée par la presse financière chinoise.

Si la quasi-totalité des ordinateurs en Chine utilise Windows, les copies illégales du logiciel sont cependant légion.

La Chine, de son côté, ambitionne d'introduire dès octobre sur le marché national un système d'exploitation conçu par une alliance de firmes chinoises --un moyen de réduire la dépendance à Microsoft, a rapporté mardi le journal officiel China Daily.

Microsoft a déjà été poursuivi aux États-Unis et en Europe en raison de l'intégration par défaut de ses propres logiciels à Windows... ce qui vise à dissuader l'utilisateur de se tourner vers des produits concurrents.

En mars 2013, le géant américain s'était vu infliger une lourde amende de 561 millions d'euros (environ 812 millions de dollars) par la Commission européenne pour ne pas avoir respecté ses engagements envers Bruxelles, concernant le choix des navigateurs offert sur son système d'exploitation Windows 7.

Pékin a lancé depuis l'an dernier de multiples enquêtes contre les pratiques commerciales de grands groupes étrangers, notamment dans les secteurs pharmaceutique, agroalimentaire et automobile.