Agacé par la représentation éculée de l'Inde comme le pays «des charmeurs de serpents et de la magie noire», le premier ministre a dit vendredi rêver d'une «Inde numérique» capable de rivaliser avec les grandes économies mondiales.

Dans son discours de commémoration de l'indépendance en 1947, Narendra Modi a rappelé l'extraordinaire réussite des entreprises indiennes de sous-traitance dans les technologies de l'information (TI, centres d'appel, logiciel, cinéma, etc.).

L'Inde peut et doit encore étendre la couverture territoriale de son réseau internet et prendre sa place dans le développement de nouvelles technologies.

«Il y a 25 ou 30 ans, le monde pensait à l'Inde comme le pays des charmeurs de serpents et de la magie noire. Mais notre jeunesse a surpris le monde avec son savoir-faire dans les technologies de l'information», a-t-il déclaré.

L'Inde forme de fait des ingénieurs et techniciens de niveau mondial qui créent des entreprises chez eux ou font une brillante carrière dans les multinationales étrangères.

Symbole de ce succès, Satya Nadella a pris en février les commandes du géant américain Microsoft en remplacement de Steve Ballmer.

«Je rêve d'une Inde numérique. Jadis on disait que c'était le train qui connectait les Indiens. Aujourd'hui, je dis que ce sont les TI qui connectent l'Inde (...). Je crois dur comme fer qu'une Inde numérique peut rivaliser avec le monde», a déclaré le chef du nouveau gouvernement de droite, immensément populaire sur Facebook et Twitter.

«Nous devons connecter chaque village au haut débit. Nous devons utiliser cette idée pour révolutionner la santé et l'éducation», a-t-il avancé.

En quête de moteurs d'activité et d'emploi pour relancer une croissance passée sous les 5 %, Modi a par ailleurs lancé un appel aux industriels étrangers pour venir installer des usines en Inde, où le secteur manufacturier reste sous-développé.

«Venez produire en Inde. Vendez où vous voulez, mais produisez ici. Nous avons les compétences et le talent», a-t-il lancé devant un parterre de décideurs, affirmant vouloir «voir la mention ''Fabriqué en Inde'' aux quatre coins du monde».