Les ondes électromagnétiques ou radiofréquences ont peu à peu envahi nos espaces de vie à la faveur du développement des nouvelles technologies: voici le point sur les principales sources d'exposition, la réglementation et l'impact sanitaire connu à ce jour.

Q: Quelles sont les principales sources d'exposition aux ondes?

R: La principale source d'exposition est, selon l'Agence sanitaire (Anses), le téléphone portable et de «très loin». Ensuite, il y a dans notre environnement personnel tous les appareils connectés comme les tablettes, les téléphones sans fil, les interphones pour bébés, les technologies RFID (puces électroniques), Wi-Fi et Bluetooth, mais aussi les lampes fluorescentes, les fours à micro-ondes ou les plaques à induction. Enfin, il y a les antennes-relais pour la téléphonie mobile qui génère toutefois une exposition moyenne bien inférieure aux téléphones portables.

Q: Comment est mesurée l'exposition aux ondes?

R: Il y a deux mesures possibles: lorsqu'on a un appareil collé au corps, comme un téléphone portable, sans fil ou un talkie-walkie, la mesure se fait en watt par kg et évalue l'énergie transmise. Cette mesure s'appelle le DAS (débit d'absorption spécifique). Seuls les DAS des téléphones portables sont limités à 2 W/kg. Pour les autres appareils, les DAS ne sont pas suffisamment connus, déplore l'Anses.

Pour des appareils à distance, l'exposition se calcule en volt/mètre et décroît fortement avec l'éloignement. Un micro-ondes émet en moyenne un champ de 3V/m à 40 centimètres, une ampoule basse consommation à 15 V/m à 30 cm. Selon l'Agence nationale des fréquences (ANFR), l'exposition via des antennes-relais est inférieure à 2,7 V/m sur 99% du territoire et en dessous 0,7 V/m sur 90%. Il y a quelques dizaines de points atypiques qui dépassent les 6 V/m.

Q: Quels sont les seuils d'exposition maximum?

R: Dans la gamme des radiofréquences, l'exposition maximale doit être comprise entre 28 et 61 V/m, le seuil maximum variant en fonction des technologies (Radio FM, TV, 2G, 3G et 4G). Ces seuils, très élevés, ont été fixés pour protéger de l'effet thermique des ondes, c'est-à-dire l'élévation de la température des tissus. Dans la réalité, ils ne sont pas dépassés mais la question d'autres effets potentiels est posée. Le seuil de 0,6 V/m, réclamé par certaines ONG, figure dans une résolution du Conseil de l'Europe de 2011, qui recommande notamment de fixer «un seuil de prévention pour les niveaux d'exposition à long terme aux micro-ondes ne dépassant par 0,6 volt par mètre». L'Anses considère qu'il n'a pas de «base sanitaire».

Q: L'impact sanitaire est-il bien connu?

R: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les ondes dans la catégorie «cancérigène possible» en raison d'études évoquant une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale pour des utilisateurs intensifs (à partir de 30 minutes quotidiennes). L'OMS a cinq niveaux de risques: avéré, probable, possible, niveau de preuve insuffisant et probablement pas d'effet. Par ailleurs, dans une analyse d'études internationales publiée en octobre 2013, l'Anses pointe aussi des effets biologiques (modifications de l'organisme) décelés avec un niveau de preuve limité, sans qu'un lien avec une pathologie n'ait été établi. L'agence sanitaire note aussi un «développement spectaculaire et permanent des technologies et des usages».

Q: Dans ce contexte, quelles sont les recommandations de l'Anses?

R: L'Anses invite de manière générale à «limiter les expositions de la population», en particulier via les téléphones portables. Cette recommandation vise de manière explicite les utilisateurs intensifs et les enfants, dont la boîte crânienne est moins épaisse. L'utilisation d'une oreillette est vivement conseillée: elle divise l'exposition au moins par un facteur 10. L'Anses veut aussi que le niveau d'exposition général, en intérieur comme en extérieur et résultant de plusieurs sources d'émissions, soit mieux évalué.

Q: Quel sera l'impact de la technologie 4G en cours de déploiement?

R: Pas d'étude d'impact particulière, mais pas de présomption d'effets spécifiques, selon l'Anses. En revanche, le déploiement de la 4G va se superposer aux technologies existantes (2G et 3G) pendant un certain temps. Ainsi, la 4G va potentiellement augmenter le niveau d'exposition moyen en extérieur de 50%, selon l'ANFR.