Un haut dirigeant d'Apple a reconnu jeudi lors d'un procès à New York que le prix des livres électroniques avait augmenté après le lancement par le groupe informatique de sa tablette iPad en 2010, mais nié toute entente avec les éditeurs pour en fixer les tarifs.

Eddy Cue, un vice-président d'Apple ayant oeuvré pour beaucoup de ses produits en ligne, a toutefois admis à la barre avoir envisagé avec l'ex-patron du groupe à la pomme, Steve Jobs, aujourd'hui décédé, un possible accord avec le distributeur en ligne Amazon pour se partager les marchés des livres et de la musique en ligne.

Apple est accusé par le gouvernement américain d'avoir orchestré une entente avec cinq des plus grands éditeurs du pays pour augmenter le prix des livres électroniques. Apple, qui clame son innocence, est le seul à répondre durant le procès qui s'est ouvert la semaine dernière, les éditeurs ayant tous soldé les poursuites à l'amiable.

M. Cue a reconnu jeudi à la barre n'être «pas surpris» de la hausse des prix des livres électroniques après le lancement de l'iPad et l'ouverture par Apple d'une bibliothèque en ligne. Il a toutefois assuré que cela ne concernait que «certains livres» et rejeté la faute sur les éditeurs qui «avaient dit qu'ils attendaient de nous des prix plus élevés».

M. Cue a affirmé qu'Apple avait traité les consommateurs «très équitablement» et les avait même «protégés» en plafonnant les tarifs que pouvaient imposer les éditeurs dans sa bibliothèque en ligne.

L'un des avocats du département américain de la Justice, Lawrence Buterman, l'a questionné de manière approfondie sur les négociations conduites fin 2009 et début 2010 avec les éditeurs.

«Vous avez constamment présenté l'accord que vous proposiez comme un moyen pour eux de changer toute l'industrie du livre», a-t-il accusé.

M. Cue a catégoriquement démenti toute participation aux efforts des éditeurs pour augmenter les prix.

Après la présentation d'un échange de courriels avec Steve Jobs, il a toutefois admis qu'ils avaient «envisagé» de s'entendre sur «un partage du marché» où Apple garderait la musique en ligne et laisserait les livres électroniques à Amazon. M. Cue n'a pas précisé pourquoi l'idée avait été abandonnée.

Le procès doit reprendre lundi, où il entrera dans sa troisième et dernière semaine.