Il suffit de poser un document sur une table et de pointer du doigt la partie qui intéresse pour qu'elle soit numérisée, ou bien encore de regarder son ordinateur pour mesurer son pouls: dans les laboratoires du groupe japonais Fujitsu, l'humain est au coeur des recherches.

«Il existe encore bien des situations où les objets analogiques (papier, stylo, tableau blanc, etc.) restent les moyens les plus pratiques pour prendre des notes, échanger des idées en réunion, ou enseigner», explique un ingénieur de Fujitsu au centre de recherche du groupe à Kawasaki, en banlieue de Tokyo.

Pour autant, on aimerait que ces informations puissent ensuite être facilement conservées, triées, transmises, ce qui requiert une transformation en données numériques.

Hélas, l'opération est fastidieuse s'il faut tout ressaisir dans un ordinateur ou tout numériser de façon conventionnelle (en passant tout au scanner).

Face à ces difficultés, les chercheurs de cette entreprise d'informatique ont créé un appareil compact qui intègre deux caméras et un mini-projecteur afin de «scanner» les documents posés sur une table en filmant et numérisant ce qui est sélectionné par le doigt de l'utilisateur selon un geste similaire à celui que l'on ferait avec une souris ou sur un écran tactile.

Le système peut aussi scanner automatiquement différents «post-it» posés sur une table ou encore des cartes de visite.

Ensuite, tout ces éléments numériques sont projetés sur la table en lieu et place de leurs ancêtres analogiques et peuvent être manipulés par le doigt dont les mouvements sont détectés par les caméras.

Il est ainsi possible par exemple de créé un lien informatique entre deux documents, d'effectuer des tris sélectifs, le tout étant enregistré dans un ordinateur relié à l'appareil.

En scannant par exemple les noms de lieux sur un prospectus de voyage, ils appellent des images dans une base de données, lesquelles viennent s'afficher sur la table et même se placer aux bons endroits si l'on y pose aussi une carte géographique.

Fujitsu espère transformer ce prototype en produit du commerce d'ici au printemps 2015.

Autre thème de recherche: suivre facilement la condition physique des personnes et conserver ces éléments.

Pour ce faire, le groupe a imaginé de prendre le pouls d'une personne en suivant son visage avec une caméra intégrée par exemple dans un ordinateur, une tablette ou un téléphone portable.

Associé à un logiciel d'analyse, ce capteur d'image repère les variations minimes de brillance qui se produisent sur la face du fait du flux sanguin sous la peau, directement guidé par les mouvements cardiaques.

«Il suffit de rester 5 secondes face à la caméra», a expliqué un responsable de ces travaux, précisant que «le groupe espère proposer cette solution commercialement d'ici à moins d'un an, sans doute d'abord pour ordinateur, avant de l'intégrer peut-être dans un mobile».