L'émetteur de cartes de crédit American Express (Amex) a été victime jeudi d'une attaque informatique qui a paralysé son site pendant plus de deux heures, deux jours après une vaste attaque ayant visé 8 banques américaines, a-t-on appris vendredi.

«Notre site internet a subi une attaque de déni de service», qui consiste à bloquer l'accès du site à ses utilisateurs, a indiqué vendredi à l'AFP une porte-parole d'American Express, qui n'était pas en mesure d'identifier l'origine de l'attaque et a souligné que des «recherches sont en cours».

L'attaque a duré «deux heures et demie» au cours desquelles «nous avons subi un ralentissement de notre site internet qui a dérangé nos clients» essayant d'accéder à leur compte, a poursuivi la porte-parole, Amelia Woltering, dans un courriel.

«Nous avions un plan en place pour nous défendre face à une attaque potentielle et nous l'avons mis à exécution pour minimiser la nuisance pour nos clients» a-t-elle encore affirmé, soulignant qu'il n'y avait «aucune indication que les données des clients aient été atteintes» par les pirates informatiques.

Mme Woltering a dit qu'Amex «travaille avec les services de police sur cette enquête en cours».

Mardi, le groupe de pirates informatiques islamiste «Cyber Fighters of Izz ad-Din al-Qassam» avait revendiqué sur le site Pastebin.com avoir attaqué les sites internet de BB&T, PNC, Chase (JPMorgan), Citibank, U.S. Bancorp, Suntrust, Fifth Third Bancor et Wells Fargo, pour bloquer leur accès (Distributed Denial of Service).

Le groupe rappelle avoir «déjà dit que le retrait du film +L'Innocence des musulmans+ de YouTube.com est la solution la plus simple pour arrêter les attaques informatiques».

Wells Fargo avait reconnu dans un communiqué avoir vu «un volume inhabituellement élevé de trafic sur son site internet qui selon nous est une attaque de déni de service», affirmant que «la grande majorité de (ses) clients n'était pas touchée et que les données des clients (étaient) en sécurité».

«L'Innocence des musulmans», film de piètre qualité cinématographique, dépeignait le prophète Mahomet comme un voyou aux pratiques déviantes. Le film a offensé de nombreux musulmans et déclenché en septembre une vague de protestations antiaméricaines au Moyen-Orient qui a fait plus de 30 morts.

Interrogé sur la question lors d'une audition devant une commission sénatoriale fin février, le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke admettait que «les inquiétudes liées à la cybersécurité du système financier sont devenues plus fortes récemment» et que «depuis l'automne dernier» les attaques de déni de service sur les banques se sont multipliées.

Il a précisé que le Trésor américain d'une part et de l'autre les diverses agences américaines du renseignement surveillaient ces problèmes.

Le New York Times soulignait jeudi que les représentants des agences américaines du renseignement estiment que le groupe «Cyber Fighters of Izz ad-Din al-Qassam» est lié à l'Iran.