Le volet interactif du festival South by Southwest (SXSW) s'est terminé mardi à Austin, au Texas, pour céder le plancher aux volets musical et cinématographique.

Chaque année depuis 1994, la portion du festival consacrée aux technologies attire des innovateurs qui viennent discuter des dernières tendances et présenter leurs plus récentes idées ou entreprises en démarrage. Twitter, en 2007, et Foursquare, en 2009, ont notamment utilisé l'événement comme tremplin vers la gloire.

Lieu de discussions plus que foire commerciale, l'événement a encore cette année servi de vitrine à quelques gadgets pas nécessairement nouveaux, mais qui n'ont pas fini de faire jaser.

Leap Motion

L'appareil Leap Motion qui détecte les mouvements avait déjà été aperçu au cours de quelques démonstrations privées, mais c'est vraiment au SXSW que Leap l'a exposé au grand public. Tout petit, il est hypersensible, jusqu'à 200 fois plus que les technologies comparables comme la Kinect de Microsoft, selon son fabricant, qui estime son niveau de précision à 1/100e de millimètre.

Cela lui permet de repérer individuellement chacun de vos 10 doigts dans une zone d'environ 8 pieds cubes, soit approximativement l'espace qui se trouve entre vous et votre écran.

On peut donc s'en servir pour contrôler des objets à l'écran, les faire pivoter, les agrandir, etc.

Le Leap Motion sera commercialisé le 13 mai prochain, à un prix de 80$US. À moins d'un changement d'ici là, il faudra se tourner vers internet pour en commander un au Canada. Il sera compatible avec les PC et les Mac.

Des applications pour vos lunettes

Étape par étape, Google en dévoile toujours davantage sur son projet futuriste Google Glass. Ces lunettes permettent d'afficher de l'information directement dans votre champ de vision, en transparence. On interagit avec elles par la voix, par exemple en leur demandant l'heure, la météo, un restaurant à proximité ou le chemin à prendre.

Le projet n'est pas nouveau, mais Google a profité du SXSW pour présenter pour la première fois des applications mises au point par d'autres entreprises. Le New York Times, par exemple, en a produit une qui vous permettra de consulter les grands titres. Evernote permettra de prendre des photos, de les annoter et de les partager avec des collègues.

Il s'agissait d'un premier effort pour convaincre d'autres développeurs de créer des applications spécialement pour ces lunettes, dont les premiers modèles doivent être commercialisés avant la fin de l'année.

Le retour de la réalité virtuelle

L'idée n'a rien d'original et traîne depuis nombre d'années, mais elle a de nouveau fait surface cette année au SXSW, avec l'appui notamment de quelques grands noms du domaine du jeu vidéo.

L'Oculus Rift ressemble à une paire de lunettes qui immerge celui qui les porte dans un univers en trois dimensions.

L'appareil a reçu plusieurs prix à la suite de sa présence au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, en janvier, et a reçu au SXSW les éloges de Cliff Bleszinski, créateur de la très populaire série de jeux vidéo Gears of War.

«Il y a deux types de personnes en ce qui concerne cet appareil, a dit M. Bleszinski. Ceux qui ne l'ont pas vu d'un côté, ceux qui l'ont vu et y croient de l'autre.»

L'entreprise a récolté 2,4 millions US en financement par l'entremise de Kickstarter, grâce entre autres au soutien d'importantes entreprises du jeu vidéo comme Epic Games, Valve et Unity. Ni la date de commercialisation ni le prix de l'Oculus Rift ne sont encore connus, mais attendez-vous à en entendre parler de nouveau très bientôt.

Des souliers qui parlent

Google prend très au sérieux le SXSW. En plus de ses lunettes Google Glass, elle y a présenté un concept de chaussure qui parle.

La vidéo de présentation est sommaire, mais semble indiquer que les chaussures seraient reliées à un téléphone intelligent par l'entremise du protocole Bluetooth. Leurs «paroles» auraient surtout pour but de motiver celui qui les porte à bouger.

Rien n'indique que ces chaussures seront éventuellement commercialisées. Le projet semble surtout servir de démonstration publicitaire pour Adidas et Google.

Cette dernière les utilise pour mousser un nouveau concept de création publicitaire, baptisé Art Copy&Code, qui intègre des programmeurs aux équipes de création afin d'exploiter au maximum le potentiel des nouvelles technologies.