«Dans la loi, il n'y a pas de zone grise. Si tu fais des heures, tu es compensé», affirme Me Johanne Tellier de la Commission des normes du travail.

Directrice du centre juridique de Montréal de la Commission des normes du travail, Me Johanne Tellier voit deux problèmes dans la gestion des heures supplémentaires des studios de jeux vidéo, tel que nous l'ont racontée des employés.

«D'abord, le fait de remettre des heures supplémentaires sous forme de congés n'est pas une infraction, à condition que l'employé l'accepte, précise-t-elle. Ce qui est plus discutable, c'est d'abord le fait que ces heures ne soient pas notées.»

La façon dont sont attribuées les périodes de «temps compensatoire» est aussi douteuse, selon Me Tellier. «Le fait qu'il y ait d'autres critères, comme le mérite, est aussi discutable. Dans la loi, il n'y a pas de zone grise. Si tu fais des heures, tu es compensé. Il n'y a pas d'autres critères.»

Un employeur qui accepte de mettre du temps en banque doit le consigner, juge Me Tellier. «En plus, je dis toujours aux employés de ne pas courir de risque et de noter leurs heures eux aussi.»

La Commission a d'ailleurs créé une application pour téléphones intelligents iOS et Android, appelée maPaye, spécialement afin de faciliter cette tâche. Il suffit d'appuyer sur un bouton au début et à la fin de son quart de travail pour consigner son horaire.

Selon Me Tellier, le problème de la gestion des heures supplémentaires est fréquent dans les entreprises de «l'économie du savoir».

«On y a beaucoup l'habitude de mettre le temps en banque, mais on le fait souvent à taux simple.» Or, la loi est claire: au-delà de 40 heures par semaine, il faut compenser à temps et demi. En argent obligatoirement, à moins que l'employé accepte des congés.