L'ancien directeur général de l'éditeur britannique de logiciel Autonomy, racheté l'an dernier par Hewlett Packard, a démenti mardi que sa société ait maquillé ses comptes, comme l'en accuse le groupe informatique américain.

Ces accusations «sont totalement et absolument fausses, et nous les rejetons complètement», a affirmé Mike Lynch au Wall Street Journal.Fondateur d'Autonomy, il était resté à sa tête après le rachat par HP, mais avait fini par quitter l'entreprise en avril.

M. Lynch affirme n'avoir «aucun détail» sur les accusations de HP, et en avoir appris l'existence avec le communiqué de presse du groupe américain.

«Nous avons été pris en embuscade», accuse-t-il.HP a annoncé mardi une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars pour couvrir des pertes de valeur comptables liées à Autonomy, et dénoncé «un effort délibéré (...) pour gonfler les données financières de l'entreprise afin d'induire en erreur les investisseurs et les acheteurs potentiels».

Le groupe américain a demandé des enquêtes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

M. Lynch juge les chiffres avancés «fous», a fortiori alors que les cabinets d'audit Deloitte et KPMG ont vérifié les comptes d'Autonomy et que la direction de HP dit les avoir attentivement examinés avant l'achat.

«Ce serait quelque chose de tellement évident et massif, avec 300 personnes et toutes ces entreprises faisant un examen approfondi, comment pourrait-on ne pas le remarquer ?», s'interroge-t-il.

«Le seul concept que j'ai (pour expliquer les chiffres avancés par HP), c'est que cela semble coïncider avec la publication des plus mauvais résultats des 70 ans d'histoire de l'entreprise», a-t-il encore dit au Wall Street Journal.

HP, en pleine restructuration, a annoncé jeudi une perte nette annuelle de 12,65 milliards de dollars.

La décision d'acheter Autonomy avait été prise par l'ancien directeur général de HP Leo Apotheker, très controversé et qui n'était resté en poste que 11 mois.

M. Apotheker s'est dit mardi dans un communiqué «stupéfait et déçu», et a affirmé que la procédure d'examen des comptes d'Autonomy avait été «méticuleuse et approfondie», rappelant lui aussi qu'elle avait «impliqué deux des plus grands et plus respectés sociétés d'audit dans le monde».