Felix Baumgartner, le parachutiste autrichien qui a fait un saut dans le vide à 39 000 m d'altitude dimanche dernier, nous a offert des images spectaculaires de la planète Terre. La méthode utilisée, commanditée et médiatisée, était assez unique. Le résultat, quant à lui, est obtenu depuis des années par des scientifiques amateurs qui ne craignent pas de défier les hauteurs... à leurs propres frais.

Le matériel

Bien avant le Red Bull Stratos de Roswell, des gens très terre à terre ont envoyé des appareils photo au-delà des 30 000 m d'altitude, à la limite de l'atmosphère terrestre. Il y a deux ans, Luke Geissbulher, New-Yorkais de 40 ans, et son fils de 7 ans, Max, sont parvenus à réaliser un clip vidéo de 102 minutes détaillant une ascension de plus de 30 km, puis la chute subséquente. Leur équipement: une caméra vidéo numérique, un iPhone, un boîtier protecteur avec parachute et un ballon météo.

L'initiative a évidemment demandé un peu de préparation. On trouve des caméras HD robustes comme la Hero, de la société GoPro, en magasin. Un ballon météo d'un bon diamètre (de 8 à 10 m) se trouve assez facilement sur l'internet pour une cinquantaine de dollars, mais le duo père-fils avoue avoir beaucoup expérimenté avant de faire le lancement officiel.

La montée

Ce n'est pas un projet sans risque. Le ballon météo éclate une fois qu'il atteint une certaine altitude, ce qui provoque la chute du matériel électronique. Si celui-ci n'est pas bien fixé dans un boîtier résistant, ou si le parachute ne parvient pas à ralentir sa descente, le tout pourrait se fracasser au sol. Il faut donc mener quelques essais préliminaires pour tester son déploiement, ainsi que pour vérifier que l'enregistrement fonctionne, tout comme le positionnement GPS du téléphone. Là où il y a une forte présence de lacs, les scientifiques du dimanche recourent à des boîtiers étanches et flottants.

La chute

Fabriquer un parachute pour un tel projet n'est pas une mince affaire. Il faut trouver les bons matériaux: une toile assez dense qui se déploie rapidement et un cordage résistant. Le téléphone, quant à lui, joue un rôle important une fois que l'appareil se rapproche du sol, car il se connecte au réseau sans fil et peut ainsi indiquer sa position géographique à un second appareil, au moyen d'une des nombreuses applications de positionnement GPS qu'on trouve sur les différentes plateformes.

Lors de sa chute, Felix Baumgartner a atterri à plus de 60 km de son point d'origine. La météo et la nature du terrain environnant sont des facteurs que les amateurs étudient avec soin à chaque occasion.

Les précautions

Certaines précautions s'imposent. Notamment, il est conseillé de se renseigner sur les règlements en vigueur concernant les ballons météo. Les amateurs de petits projets du genre ne peuvent pas envoyer n'importe quoi dans les airs. Luke Geissbulher, qui compte toujours publier un livre expliquant les étapes à suivre, offre d'ailleurs ses services pour réaliser ce genre de projet sur le site brooklynspaceprogram.org. Avis aux intéressés...