Les personnes qui ont investi dans Research In Motion (RIM) et qui espéraient cette semaine voir un aperçu du futur système d'exploitation BlackBerry 10 (BB10) devront attendre encore au moins cinq mois avant de revoir une hausse des ventes de l'entreprise.

Thorstein Heins, PDG de RIM, doit monter sur scène aujourd'hui à San Jose, en Californie, pour faire mousser l'intérêt envers le BB10 chez les développeurs de jeux et de nouvelles applications. Et dans deux jours, l'entreprise de Waterloo, en Ontario, annoncera probablement que les ventes ont chuté de 41% au dernier trimestre par rapport à un an plus tôt, selon les analystes sondés par Bloomberg.

Les analystes prévoient que les revenus tirés de la vente des appareils munis du BB10 augmenteront de façon séquentielle en février prochain. Toutefois, étant donné les revenus qui n'ont pas été à la hauteur des estimations au cours des six derniers trimestres et l'historique récent chez RIM sur le plan des retards dans le dévoilement de nouveaux produits, un redressement de la situation est improbable avant l'été prochain, selon Stuart Jeffrey, analyste de Nomura Securities.

RIM tente de mettre en vente ses premiers modèles BB10 tôt l'an prochain pour retenir les clients qui désertent l'entreprise pour adopter l'iPhone et les appareils utilisant le logiciel Android, de Google. Entre-temps, les fidèles du BlackBerry n'achètent pas les modèles actuels parce qu'ils attendent la venue du BB10.

Les revenus ont chuté de 43% au cours du dernier trimestre ayant fait l'objet d'une divulgation. La dégringolade des ventes a en fait réduit à 4,8% la part de marché des téléphones intelligents de RIM, un marché qu'il a naguère dominé, selon la firme de recherche IDC. Android a grimpé à 68% au dernier trimestre alors qu'Apple a glissé à 17%.

Les ventes de RIM auront probablement reculé à 2,27 milliards de dollars pendant le trimestre actuel avant de rebondir à 2,56 milliards dans la période de février, indique la moyenne des estimations d'analystes. Les actions ont sombré de plus de 95% depuis leur sommet atteint au milieu de 2008 et elles ont plongé de 70% dans les 12 derniers mois. Hier, elles ont clôturé en baisse de 1,2%, à 6,18$, à la Bourse de Toronto.

«C'est écrit dans le ciel que le trimestre actuel et le suivant allaient être horribles pour RIM», avance Kevin Stadtler, de Stadtler Capital Management, à Fort Worth, au Texas, qui détient 30 000 actions de RIM.

Toutefois, dit-il, les investisseurs ne devraient pas négliger les données fondamentales concernant RIM, soit ses 78 millions d'abonnés dans le monde, le fait que l'entreprise n'a pas de dettes et qu'elle dispose de plus de 2 milliards en liquidités.