La mise à jour logicielle représente toujours une occasion de découvrir de nouveaux services et de nouvelles fonctions sur son téléphone ou sa tablette numérique. Au cours des derniers jours, à la suite du passage à iOS 6, plusieurs propriétaires d'iPhone et d'iPad ont plutôt découvert des bogues et des applications bâclées.

«Je vais juste le dire: c'est la première fois en cinq ans d'existence que ce système est si mal ficelé. L'époque du «ça marche et c'est tout» est terminée. Une bonne portion du système iOS 6 ne fonctionne tout simplement pas. Est-ce que c'est ça, l'après-Steve Jobs?», demandait-on vendredi sur le site ExtremeTech, faisant ainsi écho à plusieurs autres sites spécialisés partout dans le monde.

La liste des irritants est inhabituellement longue. La messagerie iMessage est instable. L'application de portefeuille électronique Passbook est sortie sans offrir les solutions de paiement promises.

De plus, iTunes Match et Podcasts, des services de musique en ligne et de baladodiffusion, ne fonctionnent pas correctement sur de nombreux appareils. Siri, la commande vocale évoluée enfin entièrement accessible au Canada, est moins performante qu'on ne l'espérait.

Patience et bidouillage corrigent la majorité des problèmes, mais les ratés de la nouvelle application de cartographie d'Apple, appelée Plans, ont fait réagir fortement la blogosphère depuis mercredi: stations de métro manquantes, villes oubliées ou déplacées, commerces introuvables...

«Pour Plans, Apple s'est associé avec des fournisseurs de catégorie C, elle n'a pas les ressources nécessaires pour fournir les données géographiques à l'ensemble de ses utilisateurs et elle n'a pas accès aux vastes données de recherche locale que possède sa rivale Google. Malheureusement pour Apple, toutes ces lacunes se manifestent en même temps aujourd'hui», résume Mike Dobson, de la société TeleMapics, spécialiste des applications de cartographie.

Bref, Plans illustre l'ensemble des problèmes éprouvés par Apple durant le lancement de son système iOS 6. Cette sixième version coïncide avec la sortie du nouvel iPhone 5, mais la mise à niveau est aussi offerte aux propriétaires d'un iPod touch, d'un iPad ou d'un iPhone de génération précédente. Eux aussi connaissent leur part de problèmes avec iOS 6.

Les correctifs s'en viennent

Réagissant à la grogne, Apple a fait une (rare) déclaration officielle, hier, pour expliquer que la plupart des services en faute ne nécessiteront pas de nouvelle mise à niveau directe, puisqu'ils sont hébergés sur ses propres serveurs. «C'est un travail continuel: plus les gens utiliseront des applications comme Plans et Siri, plus elles s'amélioreront.»

«Nous travaillons également de près avec les concepteurs afin d'intégrer leurs propres applications aux nôtres», ajoute-t-on à Cupertino.

On indique également que les planificateurs de transports en commun commencent à apparaître dans Plans, tandis que les cartes de fidélité ou de paiement de plusieurs sociétés, comme Air Canada et Starbucks, seront ajoutées à Passbook au cours des prochaines semaines.

Quant aux applications disparues, Google Maps et YouTube, notamment, on devrait pouvoir les trouver dans l'App Store. YouTube est au sommet des téléchargements les plus populaires depuis une semaine. En ce qui concerne Google Maps, Google se contente d'affirmer que son objectif est «de la rendre accessible à tous, peu importe l'appareil ou le navigateur web».

Autre incongruité: Google n'est pas entièrement évacué de l'équation. Puisqu'ils n'existent qu'en version mobile sur iOS 6, les Plans d'Apple redirigent l'utilisateur vers Google Maps lorsqu'il essaie d'y accéder à partir d'un Mac, d'un PC ou d'un produit Apple doté du système d'exploitation iOS 5 ou d'une version antérieure.

Premier anniversaire de la mort de Steve Jobs

Depuis une dizaine d'années, l'approche d'Apple était simple: «underpromise, overdeliver» - promettre peu et en donner plus, dans ses produits d'abord, puis en Bourse. Une stratégie ponctuellement mise en relief sur scène, par le fameux «Oh, and one more thing!» (Oh, et une dernière petite chose!) de son regretté cofondateur Steve Jobs.

Le mois prochain marque le premier anniversaire de la mort de Steve Jobs. Pour plusieurs, ce sera le temps de faire le bilan de la première année de gouverne du nouveau PDG Tim Cook.

Au-delà des résultats financiers, le lancement probablement trop précipité du plus important produit de la gamme, l'iPhone 5, de même que l'absence du téléviseur intelligent tant attendu aux côtés d'iOS 6, apparemment faute d'avoir pu convaincre les producteurs de contenu d'embarquer dans l'aventure, pourraient peser lourd dans la balance.

Certains se demanderont sans doute si l'héritage de Steve Jobs n'est pas trop lourd à porter pour la nouvelle direction.