Le site internet du tribunal qui a condamné à deux ans de camp trois membres du groupe Pussy Riot pour une «prière-punk» contre Vladimir Poutine a été victime d'une cyberattaque mardi pendant quelques heures, selon une porte-parole de cette instance.

Le site du tribunal Khamovnitcheski de Moscou https://hamovnichesky.msk.sudrf.ru «a été visé par une cyberattaque», a dit à l'AFP la porte-parole, Daria Liakh.

Une vidéo provocante du chanteur homosexuel bulgare Azis, des images tournant en dérision le système judiciaire russe de même qu'une nouvelle chanson du groupe Pussy Riot, intitulée «Putin lights up the fires» - «Poutine met le feu», y ont été visibles mardi matin, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des slogans comme «La pratique judiciaire - Elle ne peut pas être pire» et «La bande de voleurs de Poutine pille le pays! Réveillez-vous, camarades!» ont aussi figuré sur la page d'accueil du site du tribunal.

Par ailleurs, on a pu y voir un numéro de téléphone et les mots «Demande à Jenia (diminutif du prénom russe Evgueni)».

L'homme qui a répondu à ce numéro s'est présenté comme étant le blogueur Evgueni Volnov, et a affirmé ne pas savoir qui avait été derrière cette cyberattaque.

Il a toutefois laissé entendre que ses auteurs avaient ainsi souhaité montrer leur soutien aux trois jeunes femmes des Pussy Riot - Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina - condamnées vendredi dernier pour «hooliganisme» et «incitation à la haine religieuse» à deux ans de camp par ce tribunal.

«La réaction des hackers est bien compréhensible», a déclaré ce blogueur à l'AFP.

Plus tard, le fonctionnement du site du tribunal a été rétabli, a constaté l'AFP.

Le procès des Pussy Riot, condamnées pour avoir chanté en février une «prière-punk» contre Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou, a acquis un retentissement international et le jugement rendu a été vivement critiqué à l'étranger où il a été qualifié de «disproportionné».