Les technos de la Silicon Valley ne dérougissent pas. À preuve, malgré la douche froide causée par le relatif insuccès de l'entrée en Bourse de Facebook et le démenti de son PDG Dick Costolo, les yeux se tournent maintenant vers Twitter pour un éventuel premier appel public à l'épargne.

Attendu tôt en 2013, un tel geste fait par «l'autre» réseau social suffirait à relancer l'engouement pour les nouveaux titres boursiers à caractère technologique, avancent certains experts.

Surtout que les géants de cette industrie, d'Apple à Microsoft en passant par Google et, désormais, Facebook, sont aussi à l'affût.

Ils ont tous affirmé publiquement, au cours des derniers mois, leur volonté de mettre la main sur les sociétés émergentes les plus susceptibles d'améliorer leurs propres produits.

Un secteur très dynamique

«Le secteur technologique est encore très dynamique en ce moment, notamment en raison de ce potentiel d'acquisition. Un titre comme Twitter génère au moins autant d'engouement que Facebook, peut-être même plus», affirme Nicolas Beauchamp, associé chez IBS Capital, firme montréalaise agissant à titre de courtier sur le marché dispensé.

La société distribue des produits financiers permettant de faire l'acquisition d'actions d'entreprises en technologie, notamment Twitter, sur le marché secondaire où des actions s'échangent avant un premier appel à l'épargne.

Contrairement à Facebook, Twitter pourrait miser sur une valorisation plus modeste, relativement à ses revenus réels et attendus, ce qui laisserait plus de chance aux premiers investisseurs de profiter de cette effervescence.

Selon ce que les dirigeants de Twitter ont récemment laissé entendre, le réseau de microblogage estimerait sa valeur aux alentours de 8 milliards de dollars.

C'est une fraction des 100 milliards de Facebook. Ses revenus aussi sont plus modestes: la firme eMarketer les évalue à 260 millions de dollars US pour l'année en cours.

Elle estime qu'ils grimperont à un peu plus de 540 millions d'ici à 2014. Ce ne sont pas tout à fait les 4 milliards que devrait empocher Facebook cette année seulement...

Les indices se font nombreux...

Vu le rythme de croissance de ces revenus, l'optimisme des investisseurs demeure intact. Les indices laissant entrevoir une entrée en Bourse plus tôt que tard se font eux aussi de plus en plus nombreux.

Même si le modèle d'affaires de Twitter reste encore à être peaufiné. Il faut dire qu'il y a trois ans à peine, l'entreprise n'en possédait tout simplement pas...

«Twitter se positionne pour générer une belle croissance pour les quelques années à venir. Cela dit, pour poursuivre sur une trajectoire similaire à celle de Google ou même Facebook, Twitter a encore besoin d'une plateforme publicitaire plus solide et d'un bassin d'utilisateurs plus large», a expliqué Debra Aho Williamson, analyste principale pour eMarketer, au printemps.

Depuis, Twitter a complètement revu ses versions web et mobiles. Il y a quelques semaines à peine, ses dirigeants ont annoncé l'expansion internationale de sa plateforme publicitaire.

Et plus récemment, elle a engagé Sylvain Carle, entrepreneur montréalais devenu expert en utilisation des données publiées sur Twitter, afin de l'aider à tisser des liens plus serrés avec la communauté internationale de développeurs de logiciels.

Ces concepteurs d'applications informatiques en tout genre contribueront à élargir le nombre de personnes qui se branchent chaque jour sur son réseau.

Bref, c'est comme si Twitter se positionnait lentement mais sûrement pour faire une manoeuvre importante. Comme une inscription en Bourse?

Possible, mais pas avant plusieurs mois encore, selon son PDG, Dick Costolo. «Nous avons tout le capital nécessaire pour assurer notre croissance», a-t-il déclaré il y a deux mois. Ça n'empêche pas les investisseurs d'espérer...

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