Les technologies mobiles sont devenues un secteur économique majeur au Québec. Selon une étude publiée l'an dernier, elles employaient plus de 43 000 personnes dans 71 sociétés.

En excluant les grandes entreprises comme Bell et Rogers, les PME technos de la province comptent tout de même près de 9000 employés liés à l'industrie mobile.

«Et on sait que ce chiffre a continué à augmenter depuis, ça c'est clair», a indiqué hier Pierre Proulx, directeur général d'Alliance numérique, qui a commandé l'étude à Raymond Chabot Grant Thornton en 2011.

Les «développeurs» d'applications mobiles, comme on les appelle dans l'industrie, ont profité de la demande générée par l'arrivée de l'iPhone en 2007. «Il est certain qu'à Montréal et au Québec, comme dans le reste du monde, cela a eu un impact massif», a observé M. Proulx.

La quantité d'applications offertes sur l'App Store d'Apple donne le tournis. On en trouve aujourd'hui plus de 650 000, qui permettent de consulter la météo, écouter les nouvelles, jouer à des jeux... Plus de 30 milliards de téléchargements ont été effectués depuis le lancement de l'App Store en juillet 2008.

Succès québécois

Si de plus en plus de développeurs québécois conçoivent des applications pour la populaire plateforme Androïd, plusieurs en créent sur mesure pour Apple. Avec grand succès, dans certains cas.

Sensopia, par exemple, a lancé il y a un an une application qui permet de «cartographier» sa maison avec précision grâce au gyroscope et à l'accéléromètre intégrés à l'iPhone. Un travail d'arpenteur-géomètre réalisé en quelques clics, en somme.

«Avant, la conception de tels plans était réservée à des professionnels et coûtait très cher, a fait valoir le président de Sensopia, Pierre Gaubil. On a voulu changer les règles du jeu: c'est devenu très facile, et au lieu de coûter 200$, ça coûte 2$.»

L'application a séduit Apple, qui en a fait son «App de la semaine» dans 92 pays. Un coup de pouce inespéré pour la PME de huit employés.

«C'est ça, la magie de l'App Store: on est une petite PME de Montréal, et tout d'un coup on se retrouve numéro 1 en Chine, a dit M. Gaubil. Imaginez les efforts qu'on aurait dû déployer il y a cinq ans pour être présents en Chine!»

Sensopia ne dégage pas encore de profits - l'application est gratuite et il faut payer 2$ pour l'impression des plans -, mais son président estime que ses partenariats avec plusieurs groupes, comme des entreprises de rénovation, lui permettront d'atteindre la rentabilité.

Apple affirme avoir versé plus de 5 milliards aux concepteurs d'applications depuis 2008 dans le monde.