Twitter donne la parole également à tous les individus sachant manier le mot-clic sans égard à leur allégeance. Vraiment?

Une des utilisatrices les plus connues des amateurs de politique canadienne semble pourtant être la cible d'une forme de censure.

C'est du moins ce qui ressort d'une entrevue donnée par Min Reyes, alias @Min_Reyes, au quotidien Toronto Star, parue le weekend le dernier.

On apprend ainsi que le cheminement de Mme Reyes l'a menée à devenir une des plus prolifiques utilisatrices du mot-clic #cdnpoli, un mot-clic («hashtag») coiffant les billets de la plupart des analystes et observateurs de la scène politique canadienne sur Twitter.

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Au dernier décompte: 102 600 gazouillis en un an et demi pour @Min_Reyes.

La nature de ces gazouillis a évolué à mesure que la jeune universitaire de Colombie-Britannique fouillait l'information provenant d'Ottawa et de différentes sources liées à internet et aux médias.

«J'ai cessé de relayer des nouvelles déjà existantes afin de créer mes propres nouvelles, tirées de recherches effectuées avec un collègue. Je passe beaucoup de temps à relier les sociétés privées les plus importantes, leurs conseils d'administration et le lien qui existe entre eux et divers politiciens, partis politiques et lobbyistes», a-t-elle confié au Star.

C'est à ce moment que les billets qu'elle publie avec le mot-clic #cdnpoli ont cessé d'être publiés par Twitter, une «erreur technique» que les dirigeants du réseau refusent de commenter, citant leur politique relative à ce genre de cas. Ce ne serait pas la première fois que des billets précis disparaissent sans raison apparente.

Mme Reyes, elle, soupçonne qu'une erreur technique aussi longue doit avoir une explication qui se trouve ailleurs que dans les bits et octets du réseau social et d'internet.

On ne sait donc pas s'il s'agit de censure. Twitter, qui a déjà retiré des publications à la demande de certains gouvernements, comme la Chine, a revu sa politique à ce sujet en janvier dernier.

Certaines zones grises demeurent encore: Twitter ne précise pas quel type de billets peut être censuré, ni si les autorités politiques ou économiques ont un quelconque pouvoir en la matière.

Des zones grises qui, tant qu'elles ne seront pas éclairées, laissent soupçonner que Mme Reyes aurait peut-être écrit un billet de trop par rapport à la scène politique canadienne et ses liens avec différents hommes d'affaires du pays.

HYPERLIEN

L'entrevue de Min Reyes avec le Toronto Star:

https://www.thestar.com/news/canada/politics/article/1216287--meet-min-reyes-canada-s-top-political-tweeter#.TeCUO9 LHCM.twitter