Google comparaîtra mercredi devant la justice française, assigné par des associations antiracistes qui demandent que le moteur de recherche ne puisse plus associer automatiquement le mot «juif» au nom de personnalités faisant l'objet de requêtes d'internautes.

Les quatre organisations (Union des étudiants juifs de France, J'accuse!-action internationale pour la justice, SOS Racisme, Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) s'insurgent contre la fonctionnalité de saisie semi-automatique du moteur de recherche qui a abouti à «la création de ce qui est probablement le plus grand fichier juif de l'histoire», selon Me Patrick Klugman, l'avocat de SOS Racisme.

Cette fonctionnalité permet de proposer à l'internaute, quand il entre une requête dans la barre de recherche Google, d'autres demandes sur la foi notamment des requêtes faites par d'autres internautes, ce qui simplifie les recherches.

«De très nombreux utilisateurs du premier moteur de recherche de France et du monde sont quotidiennement confrontés à l'association non sollicitée et quasi systématique du terme +juif+ avec les patronymes des personnes les plus en vue dans le monde de la politique, des médias ou des affaires», déplorent les associations demanderesses qui estiment que la fonctionnalité enfreint la loi réprimant la constitution de fichiers ethniques.

Elles demandent au tribunal d'interdire à Google «de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès des intéressés, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques» et de lui interdire «d'associer le mot +juif+ aux patronymes des personnes physiques figurant dans les requêtes des internautes».

Contacté par l'AFP, Google avait assuré qu'il n'influençait pas les résultats des requêtes des internautes.«Google ne suggère pas ces résultats», avait précisé un porte-parole de Google.

«Ils sont générés de manière totalement algorithmique, sur la base de critères purement objectifs correspondant notamment aux requêtes préalablement saisies par les internautes. Ils ne sont donc aucunement issus d'un choix éditorial de la part de Google».

Initialement fixée au 2 mai, l'examen de ce référé avait été reporté à mercredi par la juge Martine Provost-Lopin.