L'agence frontalière et douanière américaine affirme qu'un Canadien ne devrait pas remercier son iPad pour lui avoir permis de traverser la frontière.

L'agence américaine des douanes et de la sécurité frontalière a commenté mercredi le cas de Martin Reisch, un Montréalais qui affirme avoir utilisé une copie numérisée de son passeport et son permis de conduire traditionnel pour traverser la frontière américaine.

L'expérience de M. Reisch permet de mieux comprendre comment les douaniers américains traitent le cas de Canadiens qui ne disposent pas, au moment de passer la frontière, de l'un des documents mentionnés sur la liste établie lorsque les lois ont été renforcées en 2009 - tel un passeport.

Une porte-parole a expliqué que l'agence n'accepte pas les versions numérisées ou numériques du passeport.

«L'affirmation selon laquelle un voyageur a été admis sur le territoire américain en utilisant seulement une copie numérisée de son passeport sur un iPad est catégoriquement fausse», a soutenu Jenny Burke dans un communiqué.

«Dans ce cas-ci, l'individu avait en sa possession son permis de conduire et son certificat de naissance, qui ont été utilisés par l'agent frontalier afin de déterminer l'identité et la nationalité du voyageur et lui permettre d'entrer en sol américain», a-t-elle ajouté.

M. Reisch, lui, soutient avoir seulement présenté son iPad et son permis de conduire. Le Montréalais se trouvait à une trentaine de minutes de la frontière du Vermont, vendredi dernier, lorsqu'il s'est aperçu qu'il avait oublié son passeport à la maison, un périple de deux heures de voiture.

Il s'est alors rappelé avoir numérisé une copie du document sur son iPad et a décidé de tenter sa chance à la frontière américaine. M. Reisch a expliqué que l'agent frontalier avait emmené avec lui sa tablette électronique et son permis de conduire à l'intérieur de son bureau, avant d'en sortir cinq minutes plus tard et l'autoriser à poursuivre sa route.

Mme Burke a mentionné que les voyageurs canadiens peuvent encore entrer en sol américain par voie terrestre ou maritime sans devoir nécessairement présenter l'un des documents inclus dans la liste.

Elle a noté que les agents frontaliers peuvent utiliser d'autres formes d'identification pour autoriser la passage à un Canadien qui ne dispose pas d'un passeport, d'un permis de conduire bonifié ou d'une carte de voyageur fréquent Nexus. Mme Burke a néanmoins prévenu qu'il n'y avait aucune garantie que l'individu puisse franchir la frontière.

Le site Web de l'agence frontalière et douanière des États-Unis souligne que les citoyens canadiens voyageant aux États-Unis «sont tenus» de présenter l'un ou l'autre des documents approuvés. L'histoire de M. Reisch démontre toutefois qu'une certaine souplesse est toujours de mise à la frontière entre les deux voisins nord-américains.

«Si le voyageur ne présente pas l'un des documents de la liste, les agents frontaliers doivent être en mesure de confirmer son identité et sa citoyenneté par d'autres moyens, sans quoi ils lui refuseront l'accès au territoire», a affirmé Mme Burke.

Un représentant américain, qui a requis l'anonymat, a souligné que la décision de laisser ou non un Canadien traverser la frontière sans les documents requis était, au final, du ressort de l'agent frontalier.

«Nous faisons preuve de flexibilité dans l'application de la loi, mais la loi en elle-même est très claire, et elle prévoit qu'il leur faut les documents de voyage nécessaires lorsqu'ils arrivent aux États-Unis», a-t-il indiqué.