Le groupe informatique Hewlett Packard (HP) a annoncé mercredi qu'il travaillait à une nouvelle technologie pour ses serveurs, qu'il veut faire fonctionner avec des microprocesseurs de téléphones portables pour notamment en réduire la consommation énergétique.

Le «projet Moonshot» («tir vers la lune») «ouvre la voie de l'avenir d'une informatique à basse consommation pour les environnements naissants du web, de l'informatique dématérialisée et des échelles massives», a fait valoir HP sur son site internet.

Le secteur des technologies est en effet confronté à l'explosion des données transitant sur internet au fur et à mesure que les internautes et les entreprises choisissent de stocker leurs données non sur des supports physiques du type disques durs ou clés USB, mais sur internet, c'est-à-dire en fin de compte sur d'énormes serveurs devant leur permettre d'y accéder à tout moment via les réseaux.

«Le volume des données analysées dans les marchés financiers a progressé de façon exponentielle, et les architectures traditionnelles (...) peinent à répondre à la demande sans accroître énormément les coûts et la consommation d'énergie», a fait valoir le responsable des échanges à haute vitesse du groupe financier Cantor Fitzgerald, Niall Dalton, cité par HP.

«HP adopte une approche holistique pour résoudre ce problème et travailler à des économies de coûts et d'énergie sans précédent pour les applications intensives de demain», a-t-il ajouté.

HP travaille à introduire des microprocesseurs avec des architectures ARM utilisées dans des appareils portables, tout en travaillant à une «infrastructure convergée» permettant de répartir les tâches sur des milliers de machines.

Le «projet Moonshot» comprend à la fois une plateforme pour le développement de ce type de serveurs, et un laboratoire pour ses clients et partenaires.

Le groupe californien estime que sa nouvelle approche des centres de données pourrait réduire la consommation d'énergie de 89% pour certaines tâches, tout en diminuant l'espace physique nécessaire, et pourrait réduire les coûts totaux de quelque 63%.

Certains critiques se demandent toutefois si des puces ARM sont assez robustes pour les tâches nécessaires dans des centres de données, et relèvent que les programmes devront être conçus avec soin afin de répartir les tâches, au risque sinon de saturer les processeurs.