Apple sans Steve Jobs ne sera certainement plus la même. La seule période dans l'histoire de l'entreprise où Jobs n'était pas à sa tête, elle a frôlé la faillite. Signe du pouvoir de persuasion de cet homme, c'est Bill Gates qui aura sauvé Apple. Quel avenir pour le géant informatique maintenant que son visionnaire s'est éteint?

Cette fois sera certainement différente. Après tout, Apple préparait la succession de son ex-PDG depuis plusieurs mois déjà, probablement avec son aide. En fait, Jobs lui-même a embauché en 2008 une équipe de professeurs qui ont étudié de près les méthodes qui ont fait d'Apple un modèle de mise en marché, afin d'en produire un rapport destiné aux futurs gestionnaires de l'entreprise.

Quand Jobs a quitté le poste de PDG l'hiver dernier, des membres de la direction d'Apple ont amorcé une discussion sur son éventuel remplaçant à long terme, au cas où Tim Cook, un as bureaucrate, mais un gestionnaire plus pragmatique qu'inventif, dit-on, ne suffirait pas à la tâche. Un haut dirigeant d'une autre société technologique aurait même été approché, sans qu'on sache de qui il s'agissait.

Or, voilà, tout cela sert à combler le vide laissé par Jobs au niveau des opérations quotidiennes, mais qu'en sera-t-il de son côté sans cesse innovateur? Qui poursuivra dans les traces d'inventions comme les premiers Mac, l'iPod et maintenant la gamme d'appareils iOS?

Difficile à dire. À l'heure où les grandes sociétés informatiques se réorientent massivement de la production d'appareils informatiques vers l'offre de services web intangibles, aucun créateur ni gestionnaire ne semble avoir encore cumulé une série de succès digne d'en faire un successeur potentiel à Steve Jobs.

En même temps, qui aurait pu prédire que Jobs, un enfant mis à l'adoption par son père à son plus jeune âge, deviendrait un personnage plus grand que nature? Personne. C'est pourquoi sans doute son successeur, s'il doit jamais y en avoir un, ne suivra pas les traces laissées par son prédécesseur.

Après tout, s'il doit lui ressembler le moindrement, il devra être en mesure de laisser sa propre marque non seulement au sein de son entreprise, mais au-delà même de son industrie. Il lui faudra transcender la technologie, le marketing, et quoi encore, afin de devenir un des personnages les plus marquants de son époque.

Repose en paix, Steve Jobs. Le monde n'est pas près de t'oublier.