Amazon, le plus important détaillant sur internet, songerait à lancer un « Netflix » du livre numérique. Ce service prendrait la forme d'un buffet à volonté de livrels téléchargeables sur tablette Kindle, une formule qui semble inévitable, selon au moins un professionnel québécois du milieu du livre.

Déjà, la location de livres numériques, qui débarque au Québec cet automne, connaît un vif succès ailleurs sur le continent. Dictée par l'évolution des autres types de contenus numériques, la tangente prise par le livrel pourrait donc l'amener à adopter ensuite la formule par abonnement, constatait plus tôt cet été Clément Laberge, le vice-président des services d'édition numérique pour De Marque. Cette PME de Québec gère l'entrepôt de livres numériques de l'Association nationale des éditeurs de livres du Québec (ANEL), ainsi que celle d'éditeurs en France et en Italie.

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« Comme ce qui s'est produit du côté de la vidéo et de la musique, le livre s'en va vers ce modèle de diffusion en continu («streaming»). Il reste seulement à inventer une formule rentable », disait-il.

Aux États-Unis, Amazon a peut-être trouvé une telle formule. Citant des sources anonymes, le Wall Street Journal révèle qu'Amazon se préparerait à lancer un accès illimité à sa librairie numérique contre abonnement mensuel. Cela s'ajouterait à une « liseuse en nuage » et à une nouvelle tablette numérique qui pourrait également voir le jour sous peu, complétant l'offre du contenant avec un contenu compatible abordable.

Cette nouvelle a rapidement fait réagir les professionnels du milieu, certains éditeurs voyant d'un mauvais oeil cette nouveauté, qui vient brouiller leur modèle d'affaires déjà établi. Chez nos voisins du sud, les bibliothèques publiques pourraient aussi être mises à rude épreuve par un service numérique qui, en fin de compte, propose à peu près la même chose.

Ce service d'Amazon serait pourtant dans l'air du temps : du côté de la vidéo, la popularité de Netflix ne se dément pas. Pour 8 dollars par mois, l'entreprise américaine ouvre toutes grandes les portes de sa médiathèque, incomplète, mais tout de même bien garnie. La formule de l'abonnement lui a rapidement permis de détrôner les anciens géants de la vidéo sur demande tant aux États-Unis qu'au Canada.

Du côté musical aussi, on constate un virage de l'offre vers une formule similaire. Outre Amazon et Google, qui le font depuis quelques mois déjà, Apple et même Facebook songent à mettre en place une offre musicale illimitée en échange d'un paiement mensuel de quelques dollars.

Bref, si on suit la logique du numérique, après la musique et la vidéo vient le livre.