Le 15 juillet prochain, ce sera au tour de Hewlett-Packard d'entrer dans le marché des tablettes numériques. Fruit de l'application du WebOS 3, de Palm, à un appareil faisant 10 pouces de diagonale, la TouchPad a presque tout ce qu'il faut pour livrer une rude bataille à Android et iOS.

La TouchPad se fera rapidement un nom grâce à sa simplicité d'utilisation et sa polyvalence. À l'heure des services en nuage et autres applications web, le fait que le système WebOS ait été conçu entièrement en fonction de ces technologies facilite grandement la tâche à HP, cela va sans dire.

Le fait que le navigateur web soit compatible avec tous les protocoles utilisés sur internet, incluant le HTML 5 et le fameux Flash d'Adobe, ne nuit pas non plus : Dropbox, Tou.tv et Netflix fonctionnent comme un charme à même le fureteur, même s'il est parfois lent à charger les nouvelles pages, sans égard à leur contenu.

Contrairement à Android, WebOS semble avoir été créé par des génies de l'interface graphique : l'écran tactile a ses ratés, et le système est souvent lent à répondre à une commande du doigt, mais les mouvements et les actions qu'on peut réaliser d'une seule main sont si intuitifs qu'on les regrette dès l'instant où on passe à iOS, Android ou autre.

Ça s'ajoute à une invite de recherche qui fait aussi office de solution : on peut chercher dans les applications de l'appareil et sur des moteurs de recherche en tout genre (allant de Google à la version française de Wikipédia à n'importe quel site Wordpress), ou carrément lancer une application où le texte inscrit sera prêt à être publié.

WebOS comprend un système de notices très intelligent, qui fera pâlir de jalousie tant Android que iOS 5 (qui imite Android). Un menu déroulant et de subtiles fenêtres surgissantes font le relais de l'information accumulée par les applications ouvertes (ou pas) en arrière-plan.

Ça prend les bonnes applications pour profiter de ce système. Un service appelé Synergy s'assure que les médias sociaux et la messagerie en tout genre sont bien couverts (à l'exception de Twitter, qui ne fait pas partie de l'arsenal de base de la TouchPad). Offerte en version WiFi seulement, la TouchPad recourt à Skype ou à tout autre outil de téléphonie IP, comme Google Talk, pour lancer des appels vocaux ou vidéo. C'est plutôt réussi.

Outre cela et la poignée d'application HD déjà créés par les développeurs, disons que le catalogue est un peu mince. Les jeux sont quasi inexistants. On peut se rabattre sur les applications pour le Palm Pré, mais on gaspille alors l'essentiel : la taille élargie de l'écran de la tablette. On imagine que la situation sera différente dans six mois, HP faisant présentement les yeux doux aux développeurs.

Dernier détail, on peut dire que le design physique de l'appareil a pris du vieux, ces trois derniers mois. Depuis l'apparition de l'iPad 2, la TouchPad semble plus encombrante et plus bon marché que dans notre souvenir. Ça risque de lui nuire, l'appareil coûtant tout de même 520 $ en version à 16 gigaoctets (100 $ de plus pour la TouchPad à 32 go).

C'est un détail que les entreprises clients de HP risquent de balayer du revers de la main, l'équipementier californien assurant qu'elle fera tout pour leur refiler sa TouchPad en grande quantité, conjointement avec des téléphones Pré et Veer, avec qui la tablette s'entend comme larrons en foire.

Pour le consommateur, c'est moins sûr. Intuitive et polyvalente, la TouchPad est certainement supérieure à la Xoom et aux autres tablettes Android actuellement en marché. Les accessoires, comme se socle intelligent à chargement sans fil, accroissent cette impression. Plus portable et plus rapide, l'iPad 2 possède toutefois encore une génération d'avance sur cette nouvelle concurrence.

Il sera intéressant de voir comment HP, qui se positionne avantageusement dans ce créneau, fera progresser sa nouvelle tablette au fil des prochains mois.