L'ordinateur le plus puissant de la province est maintenant situé à Montréal, dans un bâtiment de l'École de technologie supérieure. Ses processeurs travailleront pour une seule et unique cause : la recherche universitaire.

Dévoilé lundi, le superordinateur CLUMEQ a été acquis à la société IBM pour 8,3 millions de dollars. Le projet est piloté par l'Université McGill, mais d'autres établissements universitaires, dont le réseau de l'Université du Québec et l'Université Laval, en profiteront également. Ils font tous partie d'un consortium de recherche pour le calcul scientifique de haute performance.

Si on a installé CLUMEQ à l'ETS, c'est notamment parce que les installations électriques héritées de l'ancienne Brasserie Dow permettent d'alimenter la machine, qui requiert en électricité la même alimentation que 400 maisons.

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Brigitte Vachon, professeure au département de physique de l'Université McGill, n'attend que le «ok officiel» pour travailler avec la puissante machine. Avec son équipe, la chercheure analyse des données provenant du Grand collisionneur de hadrons du Cern.

«Les simulations sont très importantes pour nous et c'est une machine qui va nous permettre d'en faire une grande quantité. Nous pourrons analyser des données à une échelle plus détaillée dans le but de faire des découvertes intéressantes», dit-elle.

Grâce à ses 2400 processeurs à six coeurs et une capacité de stockage de deux pétaoctets, le superordinateur pourra effectuer des calculs rapidement, et ainsi faire gagner du temps aux chercheurs.

«Une analyse qui pouvait prendre des semaines pourra maintenant se faire en quelques jours, dit Brigitte Vachon. En ce moment, le Grand collisionneur de hadrons fonctionne. Les nouvelles données rentrent à tous les jours, c'est important de les analyser le plus vite possible.»

Mon ordi est plus puissant que le tien

IBM a réussi tout un coup publicitaire en février dernier en faisant participer une de ses créations, Watson, au quiz télévisé Jeopardy!, où l'ordinateur a battu deux concurrent aguerris.

Cette démonstration de puissance des ordinateurs n'est qu'un effet de la course à la vitesse qui se déroule depuis quelques années.

Deux fois par an, un palmarès des 500 ordinateurs les plus puissants au monde est publié. Un nouveau classement paraîtra dimanche. IBM se garde bien de dire où il croit que CLUMEQ se classera, mais on vise au moins une place dans les 75 premiers ordinateurs au monde.

«En date d'aujourd'hui, au Québec, l'ordinateur le plus puissant est l'ordinateur du CLUMEQ. Mais dans six mois, il y en aura d'autres», dit Élie Abdul-Massih, directeur chez IBM Canada.

Le titre d'ordinateur le plus puissant au Québec pourrait rapidement changer de main.

Présent à la conférence de presse de l'Université McGill, le responsable du Centre de calcul scientifique de l'Université de Sherbrooke, Alain Veilleux, affirmait qu'en septembre prochain, le superordinateur «Mammouth» regagnerait son titre grâce à des ajouts matériels.

«La commande vient tout juste d'être passée», dit-il.

Mais la course ne s'arrêtera pas là. Le superordinateur de l'Université McGill n'en est qu'à sa phase 1 et des ajouts pourraient le faire gagner en puissance. À moins qu'un autre concurrent ne se lance d'ici là...