Totalement éclipsée par l'annonce d'une deuxième tablette iPad, la mise en marché de nouveaux portables MacBook Pro de 13, 15 et 17 pouces réjouira les travailleurs mobiles en quête de la plus grosse cylindrée du moment. Les autres? Ils pourraient fort bien lorgner du côté d'un appareil plus modeste, comme une tablette, justement...

On ne le dira jamais assez, les MacBook Pro sont les modèles les plus équipés de la gamme MacBook d'Apple, eux-mêmes perçus par plusieurs comme les appareils les plus haut de gamme de l'ensemble du marché des ordinateurs portatifs. Autrement dit, Apple place la barre très haut, tant au chapitre du design et de la durabilité qu'au niveau de la performance et de la polyvalence.

Dans ce contexte, les MacBook Pro de plus récente génération laissent un peu tiède. Bon, n'ayez crainte, les nouveautés sont à la hauteur des attentes: les nouveaux processeurs Core i5 et Core i7 d'Intel brillent de tous leurs feux. Et ils ne craignent pas le surtemps: six heures trente de lecture vidéo ininterrompue en HD par charge.

Doté de quatre coeurs, un MacBook Pro de 15 ou 17 pouces abat le sale boulot en un clin d'oeil. À condition que ce boulot soit enclin au traitement « en chapelet » (OQLF, pour « multithread »).

Ça inclut pas mal tout ce qui est de l'ordre du calcul et des graphiques (surtout avec les nouvelles cartes graphiques d'Intel et d'AMD). À ce niveau, l'accélération du temps de traitement est de l'ordre du double et du triple. La vidéo, comme la manipulation de séquences HD, et les jeux vidéo en profitent grandement.

Ironiquement, si vous désarchivez un fichier zip un peu trop grassouillet, vous aurez tout de même le temps d'aller vous faire un espresso allongé...

Sous le capot se trouve aussi la nouvelle technologie de branchement Thunderbolt, l'ex-Light Peak d'Intel qui permet un double débit de 10 gigabits/seconde. Thunderbolt promet de bien belles choses, mais comme vous venez juste de le lire, ça ne demeure qu'une promesse. Il faudra encore attendre quelques mois avant que d'autres fabricants proposent des périphériques optimisés pour cette technologie.

Entre temps, il est possible d'acheter des adaptateurs pour brancher un moniteur, un disque externe, une imprimante, ou même, tous ces appareils à la queue leu leu. Après tout, Thunderbolt permet de brancher jusqu'à six appareils en série sur un seul port. En fait, Thunderbolt fera probablement un malheur lorsque la technologie sera appliquée au Mac Pro. Sur un portable, ça semble un peu superflu, si ce n'est que pour brancher rapidement clavier, souris et moniteur quand on s'installe au bureau.

Autre amélioration notoire, la caméra web, qui passe à la HD (720p). C'est bien, mais pour fonctionner à plein, elle demande un éclairage ambiant assez fort. Elle fera la joie des utilisateurs de logiciels de clavardage vidéo, de Skype, ou même de FaceTime, encore qu'on se demande combien utilisent réellement ce nouveau service d'Apple, qui aurait tout intérêt à fusionner avec l'application iChat AV.

Pour en revenir au matériel, mentionnons un bémol : l'appareil est lourd. Le design est toujours aussi élégant, mais l'excitation suscitée par son boîtier monobloc n'est que pur fantasme d'ingénierie. Au quotidien, le clavier frotte toujours autant dans le moniteur, laissant ainsi des marques aussi permanentes que désastreuses pour un objet de la grande beauté et, surtout, du d'un MacBook Pro.

Autre détail, le disque optique. Pas de Blu-ray, ni d'option de remplacement non plus. Apple, pionnière des services d'achat en ligne et à l'affût du phénomène infonuagique, n'offre pas l'option de troquer le graveur DVD par un second disque dur. En plus, les disques offerts de série sont cadencés à 5000 tours-minute. Vivement les SSD!

Enfin, ceux qui n'aiment pas faire simple quand ça peut se compliquer seront déçus d'apprendre que les pilotes Boot Camp, qui optimisent Windows sur les Mac, ne sont désormais offerts que pour Windows 7.

Voilà. Les nouveaux MacBook Pro sont des bourreaux de travail. Coincés entre les MacBook de base, orientés divertissement, et le MacBook Air, orienté mobilité, ils s'adressent à une clientèle de professionnels du multimédia qui a les moyens de ses ambitions. Après tout, un MacBook Pro de 15 pouces équipé décemment coûte plus de 2000 dollars (de 1250$ pour un 13 po. à 2500$ pour un 17 po.).

Pour les autres, il existe des appareils plus abordables et plus légers qui feront amplement l'affaire. Qu'il s'agisse d'un portable Mac ou PC, ou même, et ce serait le cas pour 35 % des acheteurs selon les analystes, d'une tablette numérique. Oui, comme l'iPad 2.

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