Le salon des hautes technologies Cebit qui se tient cette semaine en Allemagne mise pour son édition 2011 sur l'infonuagique, un concept encore bien brumeux avec lequel il ambitionne de familiariser le grand public.

«Travailler et vivre dans le nuage», c'est le mot d'ordre du rendez-vous des professionnels de l'informatique à Hanovre (nord de l'Allemagne), qui doit être inauguré lundi mais ouvrira officiellement mardi pour se poursuivre jusqu'au 5 mars inclus.

Le coup d'envoi sera donné formellement en soirée par la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est invité d'honneur cette année.

L'année dernière déjà, l'informatique en nuage avait dominé le salon, qui séduit surtout des professionnels à la recherche de gros contrats.

Mais cette fois, les organisateurs espèrent éclairer le grand public sur ce concept de «l'informatique dématérialisée», que «les particuliers utilisent déjà» sans le savoir, fait valoir la fédération allemande du secteur des hautes technologies, le Bitkom.

L'informatique en nuage désigne les techniques qui permettent via internet de travailler, échanger et stocker des données sans devoir recourir à des logiciels ou des fichiers enregistrés sur son ordinateur.

Exemple: le géant Google a mis depuis longtemps le «nuage» à disposition des particuliers, avec son système de traitement de texte en ligne, ou de traitement de photos. L'utilisateur peut accéder à ses documents ou ses images n'importe où, à condition d'avoir une connexion internet.

Cette technologie intéresse en premier lieu les entreprises puisqu'elle permet d'économiser sur les coûts de matériel et de maintenance informatique.

Inutile en effet pour les sociétés d'avoir leurs propres serveurs, coûteux à acheter et entretenir, il leur suffit de recourir en fonction de leurs besoins aux centres de données géants mis à disposition contre rémunération par les géants du secteur, les américains Amazon, Salesforce, Google ou Microsoft.

Le Bitkom estime que le chiffre d'affaires de ces technologies en Allemagne va grimper de 50% par an pendant au moins quatre ans.

Mais à Hanovre, le Cebit vise davantage le grand public, qui a eu tendance à bouder le salon ces dernières années. Il se voit consacrer tout un pan de l'événement, intitulé «Cebit Life», riche en gadgets populaires comme les tablettes tactiles, et en innovations technologiques pour la maison ou les loisirs sportifs.

L'offensive vers les particuliers témoigne d'une volonté du salon de Hanovre de conserver son rang, alors que les foires de Los Angeles (électronique grand public), de Barcelone (télécoms) et l'Ifa de Berlin lui volent la vedette en monopolisant les lancements de nouveaux produits.

Cette année, le Cebit voit stagner le nombre d'exposants, à 4200 contre 4150 en 2010. Mais les organisateurs font valoir que la surface d'exposition a augmenté de 10 000 mètres carrés.

Et n'oublient pas que le principal atout du salon réside dans les contrats qu'espèrent y signer les professionnels: «Le Cebit est la plate-forme la plus efficace et la plus internationale pour faire des affaires», a assuré Ernst Raue, l'un des dirigeants de la société organisatrice Deutsche Messe, dans un communiqué.

Outre l'informatique en nuage, les grands thèmes du Cebit devraient être la technologie 3D, l'internet à très grande vitesse ou encore la cyber-sécurité.