Le départ en congés maladie du patron de la société d'informatique américaine Apple, Steve Jobs, pourrait porter un coup aux sous-traitants qui travaillent pour lui, tout en profitant à ses rivaux en Asie, tels que Samsung et Sony, selon des analystes.

Annoncé lundi, ce départ pour une durée indéterminée suscite de nouvelles interrogations sur l'avenir de la marque à la pomme sans M. Jobs, architecte de tous ses succès.

Une longue absence et ses répercussions sur l'entreprise pourraient permettre au Japonais Sony de récupérer une partie du terrain perdu face au géant américain, selon les analystes.

«Je dirais que Sony peut prendre l'initiative pour effectuer la prochaine étape stratégique», déclare Hiroshi Sakai, analyste chez SMBC Friend Securities.

Alex Huang, de Mega Internationale Investment Services à Taïwan, souligne que l'impact de l'annonce peut être «considérable» si Steve Jobs s'absente pour longtemps, «tant l'avenir d'Apple semble dépendre de lui».

C'est à Cupertino (Californie) que les produits d'Apple sont inventés, mais ils sont fabriqués en grande partie par la firme taïwanaise Hon Hai et sa filiale Foxconn, qui bénéficient donc à plein de leur succès.

Quant au géant sud-coréen Samsung, il est venu sur le terrain d'Apple en lançant deux produits: le téléphone multifonction Galaxy S de Samsung est le concurrent de l'iPhone d'Apple, tandis que l'ardoise tactile Galaxy Tab est la rivale de l'iPad.

Mais Samsung fournit également jusqu'à un tiers des composants de l'iPad et de l'iPhone, rappellent les analystes. Apple dépend donc du matériel informatique de Samsung, qui bénéficie à son tour du succès d'Apple, soulignent-ils.

«Le marché s'inquiète car Apple est doté d'une hiérarchie très étroite, et le groupe dépend fortement de Steve Jobs», renchérit Ha Joon-Doo, analyste chez Shinhan Investment Corporation (Corée du Sud).

Mais «si ces inquiètudes deviennent un problème à long terme, alors Samsung pourrait en profiter...en tant que rival», a ajouté M. Ha.