L'année 2010 restera celle de tous les records pour le fabricant informatique américain Apple, qui a connu de nouveaux succès planétaires avec sa tablette électronique iPad et la dernière version de son téléphone iPhone tandis que sa valeur en Bourse s'envolait.

Pour couronner ce millésime le quotidien financier britannique Financial Times a élu jeudi Steve Jobs, co-fondateur et patron de la firme à la pomme, sa «personne de l'année».

La présentation de l'iPad en janvier aura symbolisé «un retour en force remarquable» pour Steve Jobs et son entreprise, écrit le quotidien financier.

«Ce n'est pas seulement la maladie qui l'avait éloigné pendant six mois l'année précédente (...) Un peu plus d'une décennie auparavant, la carrière de M. Jobs et Apple, la société dont il est l'un des fondateurs, étaient largement considérés comme finies», ajoute le FT.

Le quotidien estime que «le visionnaire de la Silicon Valley» a réussi à replacer Apple «au sommet», notant qu'il crée des emplois à la pelle «là où à peu près tous les autres PDG en Amérique s'efforcent de baisser leurs coûts et licencier».

Même le président américain Barack Obama a salué la réussite d'Apple et Steve Jobs mercredi, affirmant que l'Amérique «célébrait les personnalités comme Steve Jobs, qui a créé deux ou trois produits révolutionnaires».

Lancé en avril aux Etats-Unis, l'iPad, s'est déjà vendu à plus de 8 millions d'exemplaires et rapidement imposé comme la nouveauté incontournable pour les technophiles.

Certes, certains analystes avaient espéré un succès commercial encore plus éclatant. Et les tablettes électroniques existaient déjà.

Mais elles restaient un produit confidentiel. Apple a su le populariser, comme il l'avait fait trois ans plus tôt avec son téléphone multifonctions iPhone, il y a dix ans avec le baladeur électronique (iPod) et la vente de musique en ligne, et auparavant avec l'ordinateur personnel (iMac).

La tablette a notamment donné de nouveaux espoirs au marché de l'édition et de la presse, et bouleversé le marché des ordinateurs.

Autre hit de l'année: la dernière version de l'iPhone, lancée fin juin. Lors des trois premiers mois de l'iPhone 4, Apple a presque doublé sur un an les ventes de ses téléphones (+91%), à 14,1 millions d'appareils dans 89 pays.

Le fabricant a par ailleurs annoncé cette semaine que les ventes de son boîtier Apple TV allaient dépasser le million d'unités.

L'un des rares points noirs de l'année aura été la difficulté mystérieuse du fabricant à parvenir à produire le modèle blanc de l'iPhone 4, dont la sortie maintes fois repoussée est prévue au plus tôt au printemps.

Fort de tous ses succès, Apple a publié en octobre des résultats trimestriels record, avec un chiffre d'affaires de 20 milliards de dollars et un bénéfice de plus de 4 milliards.

Son action est montée au firmament, avec un gain d'environ 60% sur l'année. Elle valait 10 dollars fin 2003, et plus de 320 jeudi.

Cela fait d'Apple la troisième plus grosse capitalisation boursière mondiale, à presque 300 milliards de dollars, derrière le géant pétrolier ExxonMobil, et au coude à coude avec le chinois Petrochina.

Cette progression est «absolument exceptionnelle», remarque Gregori Volokhine, analyste de Meeschaert New York, qui ajoute que «tous les analystes ont des objectifs de cours encore bien supérieurs pour l'an prochain, entre 360 et 430 dollars».

«Plus qu'une simple entreprise, Apple est vraiment devenu un phénomène de société. La difficulté maintenant, c'est de ne pas décevoir», souligne-t-il.