Il fallait suivre la réaction des internautes visionnant la conférence d'Apple le mois dernier pour constater à quel point le nouveau MacBook Air suscite l'intérêt des amateurs de belles choses. Avec raison : l'appareil est aussi élégant que polyvalent. Mais il a un prix, et il est élevé.

Ceci est la deuxième génération d'un appareil qui, la première fois aussi, a fait forte impression sur le monde informatique : il fallait voir les Dell et HP de ce monde tenter de rivaliser dans le nouveau créneau des portables ultraminces. Pour Apple, le MacBook Air est la réplique par l'absurde au phénomène des « ultraportables », alias netbooks, en anglais : pas grave s'il coûte cinq ou six fois plus cher, on n'a pas honte de sortir un MacBook Air en pleine réunion de bureau...

Le nouveau modèle reprend donc ce concept et pousse l'audace un peu plus loin : l'appareil est mince tout du long, et pas seulement qu'à moitié : pas plus de 1,75 cm d'épaisseur à son extrémité la plus dodue. Il est offert en deux versions, une avec écran de 11 pouces, l'autre de 13 pouces. Les deux sont légères et très, très portables. Les photographes et gens d'affaires très mobiles apprécieront ce format compact et léger.

Sous le capot se trouvent les processeurs à double coeur d'Intel, des Core 2 Duo qui, aussi rapides soient-ils, commencent à sentir le roussi. Le MacBook Air de 13 pouces offre un choix de deux processeurs plus puissants, de 1,86 ou 2,13 GHz. Le 11 pouces fait 1,4 ou 1,6 GHz. La mémoire vive est limitée à 4 go dans les deux cas (2 go sont installés de base par Apple).

La fiche technique est longue, mais résumons en insistant sur ceci : par de port Ethernet, une fiche pour casque d'écoute, deux ports USB et une sortie Mini DisplayPort, auxquels s'ajoute une fente pour cartes mémoire dans le cas du modèle à écran de 13 pouces.

La conclusion est simple : ne vous surprenez pas si Apple annonce dès janvier une version à Core i5 du MacBook Air encore plus performante... Ou si les Core 2 Duo plus rapides apparaissent sur le modèle 11 pouces, en compagnie du disque SSD de 256 gigaoctets de l'autre modèle (ce qui aurait dû être le cas dès le départ).

Rapide!

Ce qui est marquant au premier contact, c'est la rapidité de démarrage de l'appareil. Ça ne fait pas une minute. Ça ne fait même pas trente secondes! C'est instantané. Si, comme nous, vous n'éteignez jamais votre portable, pas de souci: la pile est bonne pour presque un mois d'autonomie en veille. Apple annonce de 5 à 7 heures d'autonomie avec WiFi (selon le modèle), et la réalité n'est pas loin de la théorie. Cela dit, impossible de changer la pile avec ce boîtier monocoque. Dans deux ans, ce sera moins drôle: règle générale, les produits Apple usent leurs piles très rapidement.

Autre point faible du MacBook Air: la connexion réseau. Sans Ethernet, la fonction de migration d'un autre Mac au MacBook Air prend une éternité. En fait, elle aurait été longue même avec un câble Ethernet... Recommandation : utilisez une copie de sauvegarde, disons, celle du logiciel Time Machine d'Apple, pour sauver du temps de ce côté.

La configuration initiale est le principal défaut de l'appareil, puisque c'est l'étape la plus longue. Les logiciels doivent passer par une clé USB, un lecteur optique externe ou le lecteur d'un autre Mac équipé de la fonction de disque virtuel de Mac OS 10.4.10 en montant.

Une fois la machine paramétrée, ça file plutôt doux : les processeurs sont rapides s'ils sont appuyés par une mémoire vive maximisée à 4 go.

Autre chose que nous aimons faire avec un portable : le brancher à un moniteur externe. Le MacBook Air possède une bonne carte graphique qui, en plus, performe très bien sur moniteur externe. On a branché le MacBook Air d'essai à un adaptateur TripleHeah2Go DP de Matrox, et trois moniteurs 16:9 LG mis côte à côte. On obtient la résolution maximale offerte par le petit périphérique de conception montréalaise dès le premier branchement.

Aucune trace de fatigue ni de panique à l'écran : les problèmes d'affichage dont a fait état la blogosphère américaine la semaine dernière ne sont pas survenus dans notre cas, alors difficile d'en dire plus à ce sujet.

Un Mac sous tous les angles

Les logiciels de traitement d'image (Photoshop CS5 d'Adobe) et de bureautique (Office 2011 de Microsoft) les plus récents s'ouvrent comme un charme. Le pavé tactile multifonction d'Apple est probablement l'élément le plus frustrant de toute l'affaire : il faudra attendre les plugiciels bricolés par de savants internautes pour en personnaliser davantage le comportement. Sinon, son utilité est limitée à des contextes multimédias bien définis.

Une souris externe (la souris magique d'Apple, pourquoi pas!) s'avère nettement plus confortable à long terme.

Quant à la caméra Web, pas besoin d'attendre FaceTime pour s'en servir : Skype et les autres messageries instantanées offrent à peu près toutes la conférence vidéo. En revanche, les applications du Mac App Store promettent d'ajouter encore un peu plus de productivité au MacBook Air, même s'il en offre déjà beaucoup. Après tout, c'est un Mac 100 % pur boeuf : un design unique et innovateur, une polyvalence accrue et une connectivité hors pair.

Et comme tout bon Mac, sans doute qu'une mise à jour rapide, dès le retour des Fêtes, fera mieux passer le prix assez élevé de cet appareil : 1650 $ pour le modèle le plus haut de gamme, et au moins 1450 $ pour une édition 11 pouces un tant soit peu équipée, ce n'est pas une aubaine.

Le MacBook Air ne signe pas la fin des ultraportables, mais pour ceux qui préfèrent la portabilité à l'abordabilité, c'est un ordinateur qui rehausse la norme. Quelques centaines de dollars de moins et il l'aurait peut-être carrément redéfinie.

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