L'influent blogue technologique américain Engadget a testé la tablette québécoise née à Rimouski, l'ExoPC. Ses conclusions sont mitigées.

D'emblée, la journaliste Joanna Stern affirme qu'elle attendait cette tablette depuis longtemps, parce que «contrairement aux autres compagnies», les créateurs ont mis «beaucoup d'amour» dans l'interface tactile, conçue en quelque sorte pour masquer le système d'exploitation Windows 7.

Mais au bout d'une semaine de tests, Engadget en ressort avec quelques critiques et affirme que si la tablette est un «pas dans la bonne direction pour les tablettes Microsoft», elle a encore beaucoup de défauts, tant du côté matériel que logiciel.

Ce qui fait la spécificité de l'ExoPC est notamment son interface, qui lui est unique et qui est qualifié par Engadget de «facile» et «intuitive». Mais, peut-on lire, il ne faut que «quelques minutes pour réaliser que le logiciel est un produit en cours de fabrication (work in progress)».

Avec son écran de 11,6 pouces, l'ExoPC est plus lourd que des tablettes plus petites et n'est pas un appareil conçu pour être transporté partout, dit Johanna Stern. «Mais nous n'y avons pas pensé deux fois avant de le mettre dans un étui d'ordinateur portable et de le sortir dans un train pour regarder des vidéos», ajoute-t-elle.

Les performances de l'écran tactile se méritent toutefois des éloges de la part du blogue. «Nous sommes heureux de rapporter que nous n'avons pas de plaintes quant à la rapidité de réaction de l'écran. Comme on s'y attendrait, de légers tapotements et des balayages permettent de faire des sélections et de faire défiler des pages», peut-on lire.

Selon les tests d'Engadget toutefois, l'ExoPC ne doit jamais être loin d'une prise de courant. «Quand nous avons utilisé la tablette pour naviguer sur internet et jouer à des jeux, nous avons eu près de quatre heures d'autonomie, mais peu importe de quel angle vous regardez la chose, l'ExoPC est une autre tablette Windows 7 qui est inséparable de son adaptateur.»

Conclusion d'Engadget: 599$, c'est beaucoup d'argent pour une tablette équipée d'une plateforme «qui n'est pas prête» et de matériel «qui doit être branché au mur pour la plus grande partie de la journée».

Un rival nommé iPad

Joint à Rimouski, le vice-président des opérations de l'ExoPC, Francis Lamontagne, se dit malgré tout satisfait de la critique reçue par le blogue américain. Mais il estime que la journaliste l'a écrite en ayant en tête l'iPad d'Apple, ce qui selon lui ne rend pas justice à la tablette québécoise conçue avec Windows 7.

«Ce sont des gens qui sont des utilisateurs d'Apple. Pour eux, Windows 7 n'est pas une solution qui devrait être choisie. Si notre tablette avait été regardée sous l'angle Windows 7, on aurait peut-être eu une meilleure note au final.»

Francis Lamontagne croit par exemple que lorsqu'il est question d'autonomie de la batterie, l'ExoPC souffre de la comparaison avec l'iPad, qui peut vivre une dizaine d'heures sans être rechargé.

«Trouvez-moi un ordinateur portable qui fait beaucoup plus que ça, il n'y en a pas beaucoup sur le marché, dit-il. C'est certain qu'on aurait pu faire comme Apple et enlever le support de Flash, les ports USB...»

La tablette ExoPC a commencé à être livrée aux développeurs et aux fans de la première heure, qui ont pu précommander l'appareil sur internet. Au Canada, elle sera commercialisée par l'entreprise Ciara, qui la vendra sous le nom de «Vibe».

Une entente est en voie d'être signée avec une «chaîne assez connue», dit-on chez ExoPC, et la tablette pourrait être disponible pour le grand public avant la période des Fêtes.