Augmentant son offre de produits d'informatique en nuage (« cloud computing»), Bell Canada annonce ce matin avoir fait l'acquisition de la division hébergement de la société Hypertec. Ça inclut le centre de données montréalais du même nom, anciennement propriété de Nortel.

L'édifice Hypertec, qui héberge un imposant centre de données à la fine pointe d'une superficie totale de 9290 mètres carrés (100 000 pieds carrés), permettra à Bell d'offrir de meilleurs services aux grandes entreprises, de même qu'au secteur public.

Alors que les entreprises de plus petite taille adoptent de plus en plus les services en nuage offerts par différentes sociétés technologiques, les plus grandes entreprises, de même que les gouvernements, hésitent encore à joindre les rangs, essentiellement pour des raisons de sécurité. En posant un tel geste, Bell espère profiter de cette prochaine vague d'acquisition de service Web.

« L'acquisition par Bell de ce centre de données augmente la capacité de notre gamme de services d'hébergement de données à livrer des services de communication sécurisés et fiables aux clients gouvernementaux et d'entreprise. Ça ouvre aussi les portes aux services d'informatique en nuage de prochaine génération» , a déclaré Stéphane Boisvert, président, Bell Marchés Affaires.

Pour Bell, cette acquisition s'inscrit dans un programme national d'immobilisation de 3 milliards de dollars, lancé par Bell Canada plus tôt cette année. Ça inclut aussi le projet de réseau de fibre optique à la maison, que Bell a dévoilé plus tôt cette année dans la région de Québec.

Les gouvernements en nuage : pour bientôt

À ce jour, les gouvernements et les grandes entreprises ont été peu nombreuses à adopter l'informatique en nuage. Il s'agit d'une technologie émergente qui a surtout du succès auprès des plus petites entreprises, qui remplacent ainsi une infrastructure TI par des services Web offerts par des sociétés comme Google, Microsoft et Amazon.

Les entreprises, de même que les gouvernements, hésitent à faire ce saut en raison de craintes que la sécurité des données soit compromise par ces services, qui conservent tout sur des serveurs distants.

L'acquisition par Bell des services d'hébergement d'Hypertec pourrait profiter de cette hésitation, les sociétés publiques lorgnant tout de même de plus en plus du côté de ces services.

Selon la firme américaine Input inc., les sociétés publiques nord-américaines tripleront leur investissement dans les services en nuage d'ici 2014, la faisant passer de 230 à 620 millions de dollars US. Ça demeurera toutefois une technologie émergente, les dépenses totales des gouvernements en services informatiques totalisant tout près de 60 milliards de dollars.