Le groupe canadien Research in Motion (RIM) a présenté lundi sa prochaine tablette informatique tactile, le PlayBook, un appareil totalement intégré au système de ses téléphones BlackBerry se voulant très adapté à sa clientèle professionnelle.

«C'est la première tablette professionnelle au monde», a assuré le co-directeur général de RIM, Mike Lazaridis, lors de la conférence DevCon qu'il organisait à San Francisco.

Presque six mois après le lancement de la tablette iPad d'Apple, qui s'est rapidement écoulée à plusieurs millions d'exemplaires, RIM se lance à son tour sur un segment que les analystes jugent déjà très prometteur, et qui est cultivé par de nombreux autres fabricants.

Dell a déjà sorti la petite Streak et prépare un deuxième appareil un peu plus grand, Samsung a annoncé la Galaxy Tab, et Hewlett-Packard fait partie de ceux qui travaillent également à une «ardoise».

Pour RIM, un groupe né de la téléphonie, c'est la première expérience dans le secteur purement informatique: la première version du PlayBook, attendu début 2011 aux Etats-Unis, et ultérieurement dans d'autres pays, sera connectée seulement par wifi (internet sans fil) et par Bluetooth. Les connections aux réseaux téléphoniques 3G et 4G attendront des versions ultérieures.

L'appareil, pour lequel aucun prix n'a été annoncé, se présente comme un «BlackBerry amplifié». Doté d'un écran haute-définition, un peu plus petit que celui de l'iPad, de 7 pouces (17,8 cm), épais de 9,7 mm et pesant 400 grammes, l'appareil est doté de plusieurs fonctions qui manquent à l'appareil d'Apple, notamment des caméras au verso et au recto permettant les visio-conférences et le programme vidéo Flash d'Adobe, banni par Apple.

Une vidéo de démonstration montre qu'il est adapté aux présentations professionnelles comme aux vidéos et clips musicaux.

«Vous allez avoir toute l'expérience du web», a assuré M. Lazaridis, vantant l'intégration au système BlackBerry: une simple connection BlueTooth permet de synchroniser le calendrier, le carnet d'adresse, la messagerie etc. d'un appareil à l'autre.

Il a promis que les développeurs auraient accès dans les semaines à venir aux codes leur permettant de concevoir des applications adaptées. Dès lundi soir, le distributeur Amazon annonçait que sa librairie numérique Kindle serait accessible sur le PlayBook.

Les applications sont un argument de vente essentiel pour les téléphones portables et les tablettes, et RIM, dont les téléphones sont concurrencés par Apple et le système Android conçu par Google, a entrepris de convaincre les développeurs de travailler sur son système en apportant plusieurs améliorations.

«Nous permettons aux développeurs de mieux monétiser leurs services et de plus impliquer les consommateurs pour créer des applications plus riches et intéressantes», a expliqué un responsable du groupe canadien, Alan Brenner.

Les nouveaux programmes sont censés faciliter l'élaboration d'applications pour BlackBerry, et leur monétisation par la publicité ou des achats réalisés directement sur le téléphone.

L'idée est de développer la boutique en ligne d'applications «App World», riche d'environ 11 000 applications. Comme les possesseurs de BlackBerry peuvent aussi télécharger des applications sur d'autres sites, RIM affirme qu'au total 1,5 million d'applications sont transférées chaque jour sur ses appareils.

Actuellement, App World accuse un gros retard par rappord à l'App Store d'Apple, qui revendique plus de 250 000 programmes adaptés à l'iPhone, au baladeur iPod ou à la tablette iPad.

La boutique Android Marketplace affiche quant à elle des dizaines de milliers de programmes.