«Sus à l'iPad», tel est l'un des mots d'ordre du salon des technologies IFA de Berlin qui s'ouvrait jeudi et où plusieurs fabricants présentent des concurrents de la populaire tablette multimédia d'Apple.

Au premier rang des «iPadkillers» ou «tueurs d'iPad» présentés lors de l'un des plus grand rendez-vous mondiaux d'électronique grand public: le Galaxy Tab du sud-coréen Samsung, dévoilé devant une salle comble.

Les Sud-coréens ont choisi une troisième voie entre téléphone portable et tablette, avec leur appareil à écran tactile de 17,78 centimètres en diagonale contre 22,86 cm pour son concurrent californien et 380 grammes, presque deux fois plus léger que l'iPad.

L'appareil blanc et noir sert à téléphoner, faire des photos, naviguer sur internet, regarder des films, lire des journaux en ligne etc., a détaillé Samsung.

L'inconnue reste son prix, avec des estimations divergeant entre 690 euros pour la presse spécialisée française, et 799 euros pour la presse allemande, soit un prix plus élevé en moyenne que celui de l'iPad. Samsung annonce une commercialisation en Europe dès septembre.

Le groupe sud-coréen n'est pas le seul à avancer ses pions lors du salon, ouvert à la presse jeudi et qui accueillera professionnels et grand public à partir de vendredi et jusqu'au 8 septembre.

Le français Archos, qui présente toute une gamme de tablettes tactiles, joue lui sur l'accessibilité, avec un appareil d'entrée de gamme annoncé à moins de 100 euros.

L'allemand E-noa est également suivi de près par les experts du secteur, tout comme les poids lourds américain Dell et taïwanais Asus, qui ont déjà sorti des tablettes.

Les allées de l'IFA bruissaient aussi jeudi de rumeurs sur les intentions de Toshiba, qui a annoncé une conférence de presse en fin d'après-midi.

Pas sûr toutefois que ces lancements en rafale parviennent à «tuer l'iPad», tant la tablette d'Apple a pris de l'avance.

Les Américains, qui brillent par leur absence à l'IFA comme à toutes les grandes foires internationales, une stratégie qui leur permet de mieux gérer leurs effets d'annonce, ont écoulé plus de 3 millions d'exemplaires de leur produit.

L'iPad «a au moins un an d'avance», parce qu'Apple produit à la fois l'appareil et son système d'exploitation iOS, ce qui permet «une harmonie parfaite entre matériel et logiciel», explique à l'AFP Jörg Wirtgen, du magazine spécialisé c't.

La plupart des modèles concurrents présentés à l'IFA fonctionnent avec le système Android de Google, qui selon M. Wirtgen est à la peine «pour des écrans de grande taille», du moins dans sa version actuelle.

Quant au géant Microsoft, qui veut aussi se lancer dans la course, il a «un bon système d'exploitation pour les téléphones portables, mais il est encore loin pour ce qui concerne les tablettes», selon le spécialiste.

Si elles ne devraient donc pas faire de tort dans l'immédiat au modèle d'Apple, les tablettes dévoilées à Berlin pourraient sonner le glas d'un autre équipement: les lecteurs de livres électroniques comme le Kindle d'Amazon, ou le e-Reader de Sony, dont une nouvelle version est présentée à l'IFA.

Ces appareils «ont leurs avantages, ils sont plus léger, moins chers, ont plus d'autonomie et offrent un confort de lecture même en plein soleil. Mais ils devraient rester un produit de niche», pronostique M. Wirtgen.