La dernière trouvaille d'Apple, la tablette iPad, représente «un effroyable gaspillage de matières premières» et de métaux rares indispensables à de nombreuses applications technologiques, remarque l'ONG des Amis de la Terre à la veille de sa mise en vente en France.

L'organisation stigmatise notamment les «terres rares», un groupe d'éléments métalliques nécessaires à la fabrication d'ordinateurs, de téléphones portables, d'écrans plats et désormais de l'iPad, exploitées pour l'essentiel en Chine «dans des conditions environnementales et sociales désastreuses».

«La course à la miniaturisation, à l'élaboration de processeurs toujours plus performants, d'écrans toujours plus minces, a entraîné l'industrie des nouvelles technologies dans une dépendance croissante et colossale aux terres rares», écrit-elle jeudi dans un communiqué.

Les «terres rares» doivent généralement être séparées d'autres minerais ce qui nécessite une «opération lourde d'impacts toxiques», explique-t-elle.

«Autour des usines chinoises, les déchets radioactifs de roches s'accumulent, les vapeurs de soufre, de fluor imprègnent l'air et les rejets de métaux lourds polluent les rivières», rapporte Aloys Ligault, chargé de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale aux Amis de la Terre, soulignant que «les populations locales payent un lourd tribut à notre croissance prétendument «verte» et à notre frénésie de nouvelles technologies». Au minimum, «une politique responsable consisterait à allonger la durée de vie de ces produits et à favoriser le recyclage de leurs composants pour préserver les matières premières», estime l'ONG.

Mais Apple a choisi «exactement l'option inverse»: «l'iPad, emblématique de notre société du gaspillage, est programmé pour devenir très rapidement obsolète»: l'ONG explique que la batterie étant «soudée à l'appareil, une fois en panne, celui-ci ne sera pas réparable. Sa durée de vie sera au final celle de sa batterie, qui pour l'iPhone se révèle être de deux ans», assure-t-elle.