La table du salon est un écran tactile, sur lequel on peut avec le doigt allumer la lumière ou choisir un film à visionner en le faisant glisser vers le lecteur DVD : c'est une image du futur que proposent de jeunes chercheurs dans le cadre de Laval virtual qui se déroule en France.

Une caméra au plafond projette en temps réel une image de la pièce sur cette table qui permet de contrôler à distance les appareils électroniques ou électriques.

Poser le doigt sur l'image de la lampe suffit pour l'allumer. On peut aussi dessiner le trajet que doit emprunter le robot aspirateur pour ramasser les miettes ou sélectionner la photo qu'affichera le cadre numérique posé sur un meuble.

Au total sept à huit applications sont prévues, y compris le choix des programmes télé, mais la table-écran peut aussi être utilisée normalement pour poser un verre.

Présentée lors des 12è Rencontres internationales de la réalité virtuelle à Laval, cette application baptisée CRISTAL pourrait devenir réalité rapidement, selon Simon Richir, directeur scientifique de cette manifestation.

Les étudiants du Media Interaction Lab de l'université de sciences appliquées de Haute-Autriche, qui ont participé à sa mise au point, sont plus circonspects.

«C'est plutôt une représentation du salon du futur», déclare Florian Pertender, sans envisager une commercialisation dans l'immédiat.

Pour que ça marche, il faut pouvoir connecter tous les appareils, ce qui se fait facilement au laboratoire, mais pas forcément à la maison, avance-t-il.

Réservoir d'idées, selon ses promoteurs, le salon Laval virtual ouvert au grand public les 9 et 10 avril après trois journées réservées aux professionnels, est aussi le royaume d'objets détournés ou de l'imaginaire ludique. Des équipes d'étudiants exposent des réalisations complexes, sans se soucier de leur utilisation.

Si l'on peut envisager à l'avenir de ne plus bouger dans son salon, on pourra peut-être aussi se prendre pour Spiderman dans la pièce voisine.

Les pieds posés sur un coussin muni de capteurs de mouvement, les mains gantées tenant un fil tendu grâce à un ingénieux système de retour d'effort, l'utilisateur, placé face à un écran représentant un univers d'immeubles, peut fixer son grappin sur l'un deux et s'en rapprocher jusqu'à risquer de s'y cogner.

C'est du moins ce qui semble se passer dans le cadre du projet «Spider Hero», mis au point par des étudiants du Japan Advanced Institute of Science and Technology (JAIST) pour donner l'illusion de se balancer d'un immeuble à l'autre en sentant le souffle du vent.

Une commande infra-rouge est fixée sur un des gants, il suffit d'un mouvement du bras pour viser l'immeuble-cible et s'y arrimer virtuellement comme une araignée tissant sa toile. Aussitôt une gigantesque corde apparaît sur l'écran. Tandis que le fil réel tenu par l'utilisateur se tend, l'image de l'immeuble grossit, comme si le bâtiment se rapprochait.

«Column Gear», autre invention d'étudiants japonais (Université de technologie de Toyohashi), ressemble à un gros ballon ou une citrouille.

Fait de bois artificiel, il est commandé par un mécanisme qui permet de le désarticuler en huit morceaux ou de le faire rouler. Mais il faut coopérer à trois pour y arriver en secouant les modules sans-fil ZigBee.

À quoi cela peut-il servir? Un étudiant évoque un outil pour apprendre à communiquer et collaborer ou un concept pour un robot spatial d'un nouveau genre.