Voilà bientôt une semaine que j'utilise mon nouveau iPad. Verdict? La tablette d'Apple est parfaite pour lire les courriels au déjeuner, consulter le web en lunchant, regarder la télé après le boulot, et plonger dans un roman en fin de soirée. C'est un nouvel ordinateur à part entière qui fait son entrée dans la maison - et qui donne un coup de vieux aux ordinateurs qui s'y trouvent déjà.

Au fil des jours, l'iPad permet d'expérimenter le meilleur comme le pire. Le meilleur: lire les articles du New York Times avec une mise en page soignée comme celle du journal papier. Le pire: essayer d'écrire un courriel en anglais, quand le logiciel transforme automatiquement vos mots en français, un réglage impossible à changer rapidement. «More» devient «Moreau» et «There» devient «Thérèse», vous donnant une folle envie de lancer l'iPad à l'autre bout de la pièce.

 

L'iPad est un outil construit avec minutie. Aucune vis n'est apparente. Aucune pièce ne bouge. Un seul pépin: sa coque en aluminium est glissante, et l'iPad semble propice aux chutes.

Apple vend un étui protecteur qui donne une prise plus ferme. Gardez aussi un oeil sur la société Incipio, qui proposera sous peu sa coquille ultralégère Feather pour l'iPad. Offerte pour l'iPhone, cette coquille minimaliste serait la préférée des employés du centre de design d'Apple, situé à Cupertino, en Californie.

L'aspect le plus étonnant de l'iPad est sa rapidité. Le nouveau microprocesseur A4 d'Apple semble bien plus rapide que celui des Netbook dont le prix est comparable.

Le point fort de l'iPad est aussi la longévité de sa pile. Apple prétend qu'elle dure 10 heures. J'ai réussi à en tirer 11. C'est un plaisir de regarder un documentaire d'une heure pour constater ensuite que la pile affiche une charge de 96%.

 

Révolution médiatique?

Au bout de quelques heures, l'iPad cesse d'exister comme objet: les milliers d'applications offertes sur le site d'Apple deviennent vite le centre d'intérêt.

Sur l'iPad, on achète des logiciels, appelés «applications», en un glissement de doigt. Pas de fichier à décompresser. Pas de certificat d'authentification à remplir.

Un des aspects étonnants est l'offre relativement restreinte d'applications de magazines et de journaux. Pour le moment, il faut acheter des numéros à l'unité, et ils sont plus coûteux que la version papier.

Par exemple, Time Magazine vend son numéro courant sur l'iPad à 4,99$. Or, un abonnement annuel de 56 numéros en version papier coûte... 20$. Bien des utilisateurs se sentent floués, et ont fait valoir leur point de vue sur le site de l'application du Time.

Le New York Times semble être assis entre deux chaises: certains articles sont offerts gratuitement dans une application nommée Editors Choice, tandis que la version complète du journal est offerte sur le web. Le Times entend modifier toute sa stratégie numérique au cours de l'année.

Mais ce sont les applications inédites qui retiennent surtout l'attention. Aussi, faites-vous plaisir et téléchargez Xe, un nouveau livre numérique sur les éléments du tableau périodique. C'est sans conteste la plus impressionnante des applications offertes à ce jour. Xe coûte 13,99$, mais il vous démontrera toutes les possibilités de l'iPad (et vous donnera un avant-goût de l'enseignement de l'avenir).

Tout n'est pas parfait dans le monde des logiciels de l'iPad. Par exemple: les applications conçues pour l'iPhone agrandies pour remplir l'écran, donnant au texte un aspect pixélisé désagréable. Et certaines applications refusent carrément de fonctionner. D'autres ne sont plus fonctionnelles au bout de 30 secondes.

La plus grande faiblesse de l'iPad est son incapacité à offrir le multitâche. Impossible de faire fonctionner deux applications en même temps, sauf la fonction iPod.

Tenter de faire une demi-journée ou une journée de travail sur l'iPad est donc une expérience entrecoupée de pauses et d'hésitations. Cela donne un peu l'impression de rouler en Porsche sur l'autoroute, mais de devoir arrêter tous les 500 m pour lire un panneau signalétique.

Bonne nouvelle, la prochaine génération du système d'exploitation, attendue en juin pour l'iPhone et à l'automne pour l'iPad, permettra de faire fonctionner plus d'une application à la fois (voir texte ci-dessous). Dès lors, l'iPad pourrait ne faire qu'une bouchée de l'ordinateur portable.