Ordinateurs, consoles de jeux, mobiles: les nouvelles technologies, dont l'essor a contribué à augmenter sensiblement la consommation d'électricité en France, promettent d'être moins énergivores et assurent même pouvoir réduire les émissions globales de CO2.

Numéro deux mondial en Internet haut débit, leader en téléphonie et télévision par Internet, la France a un faible pour la high-tech: de 2005 à 2008, le nombre d'ordinateurs, boîtiers ADSL, téléviseurs et décodeurs TV détenus par les Français a augmenté de 40%. Parallèlement, la consommation électrique du secteur a grimpé de 19%.

«Nous voulons soutenir la diffusion massive des nouvelles technologies dans notre société, mais à consommation électrique stable», a assuré cette semaine, lors d'une conférence de presse, Richard Lalande, président de la commission Développement durable de la Fédération française des télécoms (FFT).

Une annonce faite à l'occasion de la présentation de la première étude sur l'impact environnemental des nouvelles technologies en France, commandée par les industriels du secteur.

Selon cette étude, réalisée par l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate) et le cabinet Boston Consulting Group (BCG), en 2008, le secteur générait 7,3% de la consommation électrique française. Les industriels visent 6,7% en 2012.

Au niveau mondial, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a calculé en 2009 que les «gadgets» électroniques représentaient 15% des dépenses électriques des ménages et que c'était le secteur où la consommation augmentait le plus vite. Une console de jeux est plus gourmande qu'un lave-linge et un téléviseur plus qu'un réfrigérateur.

La situation semble s'améliorer. Dans l'informatique, cela passe notamment par l'essor des ordinateurs portables, moins consommateurs que les fixes, et la généralisation des écrans LCD, plus «verts» que les cathodiques.

Mais réduire la facture énergétique des serveurs, qui stockent toujours plus de données, reste «un enjeu majeur», selon l'Idate.

Dans les télécoms, «la consommation a augmenté sensiblement ces trois dernières années, essentiellement en raison du développement de l'Internet haut débit», note Julien Salanave, directeur télécoms à l'Idate. En cause, les boîtiers et décodeurs TV, allumés en permanence.

«Nous allons ajouter des interrupteurs marche/arrêt sur les décodeurs et nous étudions sur les +box+ des fonctions veille», a annoncé M. Lalande.

Dans les produits électroniques, «l'enjeu principal», dit M. Salanave, «ce sont les téléviseurs» dont les écrans ne cessent de grandir. Les écrans plasma, gloutons en énergie, sont «plutôt en décroissance au profit des LCD», une bonne nouvelle pour l'environnement, mais la consommation des modes de veille et de marche doit être améliorée.

Deuxième axe de leur programme, les industriels misent sur l'effet environnemental positif des nouvelles technologies: selon BCG, d'ici à 2020, 7% des émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites grâce à elles.

Parmi les pistes envisagées, le pilotage à distance du chauffage et des équipements domestiques, pour qu'ils ne fonctionnent que quand la maison est occupée, la géolocalisation des flottes de camions pour optimiser leurs parcours ou encore la dématérialisation, via le télétravail, le commerce en ligne et les factures électroniques, pour économiser déplacements et papier.

Les véhicules électriques pourraient aussi bénéficier d'une recharge «intelligente», gérée par ordinateur, qui lisserait la demande d'électricité sur la nuit pour éviter les surcharges aux heures de pointe.