Un jeune génie de l'informatique originaire de la région de Bellechasse vient d'être condamné à six mois d'emprisonnement dans la collectivité pour avoir pris le contrôle, à l'aide d'un ver informatique, de quelque 50 000 ordinateurs répartis dans 86 pays dans le monde, entre novembre 2005 et février 2008.

Avec cet arsenal de «robots» (surnom donné aux ordinateurs contrôlés à distance par un pirate informatique), le jeune homme, qui était mineur au moment des faits, aurait pu commettre de nombreux délits beaucoup plus importants que ceux réalisés par Mafia Boy en 2000. À l'époque, cet ado de 15 ans originaire de la région de Montréal avait fortement endommagé les serveurs de Yahoo!, d'Amazon, de Dell et de CNN, causant des dégâts de plus d'un milliard de dollars.Hier, au palais de justice de Québec, la juge Judith Landry, de la Chambre de la jeunesse, a imposé cette sentence à la suite d'une recommandation commune du procureur de la Couronne, Me Sébastien Bergeron-Guyard, et de l'avocate de la défense.

Le jeune homme devra demeurer chez ses parents 24 heures sur 24 durant les trois premiers mois de sa peine, sauf aux fins de son travail et de ses études en informatique que le jeune homme, aujourd'hui âgé de 19 ans, mène au cégep de Lévis-Lauzon. Il devra aussi verser un don de 1000$ aux Centres d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) et il ne pourra pas utiliser un ordinateur durant deux ans afin de se rendre sur la Toile, encore là, sauf pour son travail ou dans le cadre de ses études.

L'avocat de la Couronne estime que les risques de récidive sont pratiquement nuls dans le cas de ce jeune homme sans antécédent judiciaire, car il a collaboré pendant toute la durée du processus judiciaire, il a immédiatement reconnu sa culpabilité après son arrestation en février 2008 dans le cadre de l'opération Basique menée par la Sûreté du Québec (SQ) et il est très bien entouré dans sa famille immédiate et dans son environnement social. Il a également respecté à la lettre ses engagements de mise en liberté provisoire, qui lui interdisaient notamment d'aller sur l'internet.

Comme facteur atténuant, Me Bergeron-Guyard rappelle que le jeune homme n'a pas profité de ses capacités informatiques pour frauder des particuliers et des entreprises, faire du vol d'identité ou détruire des systèmes informatiques de grandes entreprises. En tout, il a utilisé ses «robots» à neuf reprises afin de déconnecter des usagers de leur accès internet.

Malgré tout, l'infiltration commise à l'aide d'un ver informatique dans tous ces ordinateurs, dont quelque 60% se trouvaient en Asie, a causé des dommages à ces mêmes appareils; des dommages totaux qu'on évalue à quelque 5 millions.