Se priver de voiture ou renoncer à Facebook: de nombreux croyants aux Etats-Unis sont invités pendant la période du carême à faire pénitence pour l'invasion du monde virtuel.

Pendant le carême, qui a débuté cette année le 25 février pour 40 jours, la liturgie chrétienne invite à une période de sacrifice et de pénitence.

«Essayez le jeûne médiatique. Eteignez télévisions, ordinateurs et radios et passez une soirée à jouer à un jeu de société», prône le Regeneration Project, rejoignant une nouvelle tendance: l'abstinence technologique.

Un évêque italien, à Modène, a appelé à une privation de SMS durant le carême pour «se désintoxiquer du monde virtuel et se retrouver soi-même».

Un peu partout dans les universités américaines, des étudiants renoncent ainsi à consulter leurs sites de socialisation tels Facebook.

«L'idée est que tout ce qui distrait de la prière et du jeûne devrait être abandonné», explique le théologien de la Duke Divinity School, Paul Griffiths. «La technologie n'est pas un péché en soi, c'est une distraction», affirme-t-il, assurant que l'ascèse cybernétique entre bien dans la tradition de l'Eglise, même si le Vatican a une chaîne sur YouTube et un site internet en huit langues.

Un groupe de discussion en ligne «Privons-nous de Facebook pour carême», partage les modes d'emploi pour survivre malgré tout. Parmi les «trucs» proposés: souhaiter à l'avance les anniversaires d'«amis» qui tombent pendant le carême et accueillir les visiteurs de sa page par la mention «fermé pour carême».

Se connecter sur Facebook, c'est la première chose que faisait chaque matin Nola Boezeman. «C'était devenu une obsession», reconnaît cette mère de famille d'Apex (Caroline du Nord), qui s'est résolue à l'abstinence. «J'ai pensé que si je passais la moitié du temps que je passe sur Facefook à prier ou faire du bien, je serai plus proche de Dieu», dit-elle.