Clubs informatiques, horaires flexibles, télétravail ou formation pendant les congés maternité peuvent-il favoriser l'emploi des femmes dans les nouvelles technologies ? La Commission européenne veut y croire.

Ce secteur très masculin --seulement un informaticien sur cinq est une femme-- connaîtra d'ici 2010 une pénurie d'environ 300 000 ingénieurs qualifiés dans l'Union européenne. Bruxelles veut donc y attirer des femmes, des «cyber-cendrillons» comme elle les surnomme.À en croire un code de bonne conduite signé mardi à Bruxelles par cinq entreprises --les françaises Alcatel-Lucent et Orange/France Télécom, les américaines Microsoft, Motorola, et la belge Imec--, les solutions sont à portée de main même si elles pourraient susciter la polémique.

Il faut créer des laboratoires ou des clubs informatiques «destinés aux jeunes filles» en milieu scolaire. Aider les femmes à rester informées sur les évolutions technologiques «pendant leur congé parental». Faciliter les horaires flexibles ou le télétravail pour «aider à concilier vie de famille et travail», selon le communiqué de la Commission.

Le code évite d'aborder le sujet sensible des quotas, mais il parle «d'objectifs pour l'embauche et la promotion des femmes» dans le secteur. Orange est cité en exemple, car il «garde la procédure de recrutement ouverte tant qu'une femme ne s'est pas portée candidate».

La commissaire chargée des hautes technologies, Viviane Reding, est toutefois la première à reconnaître que «ces bonnes pratiques doivent être complétées par des objectifs fermes».

Pour elle, il faudrait par exemple ambitionner de «doubler d'ici 2015» la part des femmes dans les conseils de direction des 116 plus grandes entreprises du secteur, aujourd'hui de 7%.