Alors que l'internet mobile se développe rapidement, les équipementiers télécoms, à l'image d'Alcatel-Lucent et de Nortel, concentrent leurs efforts sur la 4G, la quatrième génération de téléphonie mobile, en misant sur la technologie LTE.

Au Congrès mondial de la téléphonie mobile, qui s'achève jeudi à Barcelone, de nombreux stands font la promotion et la démonstration de cette technologie.Le LTE, acronyme de «Long Term Evolution» (évolution à long terme), «va être le standard dominant au niveau de la téléphonie mobile, tout le monde s'est aligné derrière», souligne Sylvain Fabre, analyste de l'institut Gartner.

Soutenue notamment par l'association GSM, qui regroupe 750 opérateurs, cette technologie a supplanté le Wimax, pourtant prêt plus tôt mais qui devrait rester circonscrit aux zones difficilement accessibles et aux pays émergents.

La 4G, appelée à prendre la suite de la 3G et de la 3G+, est à la téléphonie mobile ce qu'est la fibre optique pour l'Internet fixe.

La norme LTE, qui promet en théorie des débits supérieurs à 100 mégabits, devrait en fait assurer aux usagers des connexions «trois à quatre fois» plus rapides qu'aujourd'hui en permettant un usage «massifié», explique Gerry Collins, directeur pour le canadien Nortel des réseaux sans fil dans la zone Europe du Sud.

L'objectif est de répondre à l'«essor du trafic» sur mobile (internet, vidéo...) et à la demande croissante pour ce type de services, alors que les opérateurs offrent de plus en plus des forfaits illimités, ajoute-t-il.

Les premiers déploiements devraient avoir lieu courant 2009. «Mais ils seront vraiment très limités», relativise Pierre Carbonne, de l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe), en précisant que les lancements commerciaux sont eux attendus en 2010-2011.

Les États-unis, le Japon et la Suède joueront un rôle précurseur, avec dans un premier temps une concentration dans les zones urbaines. En Suède, par exemple, le LTE ne sera disponible que dans le centre de Stockholm.

«En l'Europe de l'Ouest, notamment en France, les premiers déploiements devraient avoir lieu plutôt en 2013», selon M. Carbonne.

En effet, poursuit-il, «l'allocation des bandes de fréquences nécessaires a été faite aux États-unis et au Japon, mais pas encore en Europe».

Un an après l'attribution des fréquences américaines, l'opérateur Verizon a d'ailleurs annoncé mercredi, à Barcelone, avoir choisi le franco-américain Alcatel-Lucent et le suédois Ericsson pour construire son son réseau.

La 4G devrait d'abord faire son apparition par le biais des ordinateurs portables via les clés USB, avant de concerner les téléphones mobiles, note M. Fabre, estimant qu'il est nécessaire de trouver «un modèle économique» afin que le LTE puisse s'étendre.

Alcatel-Lucent a dévoilé au cours du congrès un programme réunissant plusieurs acteurs de l'industrie, dont HP et Samsung, pour favoriser la développement d'infrastructures, appareils, contenus et applications autour de la 4G.

Mais le contexte économique actuel pourrait retarder les projets en raison de possibles difficultés de financement des opérateurs.