La puce qui monte, qui monte pour identifier mille objets au quotidien, du télépéage aux têtes de bétail, ne présente pas de risque sanitaire prouvé à ce jour, a estimé l'AFSSET, l'agence spécialisée en la matière, tout en recommandant d'approfondir les recherches sur l'exposition des professionnels.

Dans un rapport publié lundi, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET) assure que les études et les résultats des campagnes de mesures «ne permettent pas, à ce jour, d'établir l'existence d'un risque sanitaire lié à l'exposition aux champs électromagnétiques émis par des systèmes RFID».

Même les «hyperfréquences» (les plus puissantes, jusqu'à 5,8 GHz) engendrent «la plupart du temps" une exposition bien plus faible que celles à laquelle se soumet l'utilisateur de téléphone portable, insiste l'Agence.

Bonne nouvelle puisque la technologie RFID - pour Radio Frequency IDentification, ou Identification par Radio Fréquence - s'immisce dans les moindres recoins des sociétés industrielles.

«C'est une technologie extrêmement courante: on compte 6 milliards de puces dans le monde, dont plusieurs dizaines de millions en France», souligne le directeur général de l'Agence, Martin Guespereau qui préfère parler «d'étiquettes intelligentes».

Tout objet muni d'une étiquette RFID peut ainsi être identifié et localisé à distance, sans contact direct, grâce au transfert électromagnétique des données: télépéages, cartes Navigo, Vélib, remontées de ski, bagages d'avion, blanchisseries, livres de bibliothèques ou de librairies, pointeuses dans les ateliers, bétail...

Certains pays autorisent même la greffe des puces sur les humains, rappelle M. Guespereau: par exemple l'Espagne, qui y voit un moyen pratique d'accéder aux boîtes de nuit. Mais en France, la CNIL (Commission informatique et libertés) a mis son veto en 2006.

La puce qui monte, qui monte pour identifier mille objets au quotidien, du télépéage aux têtes de bétail, ne présente pas de risque sanitaire prouvé à ce jour, a estimé l'AFSSET, l'agence spécialisée en la matière, tout en recommandant d'approfondir les recherches sur l'exposition des professionnels.

L'agence, qui n'a pas vocation à conduire elle-même les travaux, recommande désormais de «concentrer les recherches sur les expositions professionnelles».

«Rien ne permet de dire que l'exposition comporte des risques sanitaires pour le grand public, mais localement ceux-ci peuvent-être plus élevés pour les gens exposés en permanence et à très faible distance, par exemple un fabricant d'étiquettes qui les teste», souligne M. Guespereau.

«S'il y a un risque, il est pour les professionnels et il est inutile d'en attendre la preuve: les entreprises doivent réaménager les postes de travail pour éloigner leurs salariés», poursuit-il. «A 10 cm de distance, l'exposition au champ électro-magnétique n'atteint plus que des doses très faibles».

FNE, à l'origine de cette enquête, «regrette qu'on ait commercialisé cette technologie avant d'effectuer des mesures d'impact».

«Encore une fois le monde industriel a mis la charrue avant les boeufs et agi en contradiction avec le principe de précaution. Encore une fois, on a généralisé une technologie sans se poser les bonnes questions avant», estime son porte-parole Arnaud Gossement.