Le numéro un mondial des microprocesseurs, le groupe américain Intel, a annoncé jeudi que son bénéfice net avait reculé de 24% en 2008, à 5,3 G$ US, après un effondrement de 90% de sa rentabilité sur les trois derniers mois de l'année, à 234 M$ US.

Après deux avertissements sur résultats, les analystes n'ont pas été surpris. Le bénéfice par action annuel s'est établi à 92 cents comme ils l'attendaient. Pour le quatrième trimestre, il n'a pas dépassé 4 cents.Le titre progressait malgré tout de 3,09% dans les échanges électroniques après la fin de la séance boursière, à 13,70$.

Intel a prévenu qu'il s'attendait pour le trimestre en cours à un chiffre d'affaires encore pire que celui qu'il vient d'annoncer pour les trois derniers mois, ne dépassant pas 7 G$ US, contre 8,2 G$ US. Les analystes prévoyaient légèrement mieux pour le chiffre d'affaires du début de l'année 2009, à 7,28 G$ US.

Le chiffre d'affaires du dernier trimestre était en retrait de 23% en glissement annuel. Sur l'ensemble de l'exercice, il a baissé de 2%.

«Ce n'est que la deuxième fois en 20 ans d'existence que les recettes du quatrième trimestre ont été en recul par rapport au troisième trimestre» - de 19% - a souligné le PDG Paul Otellini lors d'une téléconférence. L'éclatement de la bulle internet en 2000 avait produit ce cas de figure la première fois.

Le groupe avait invoqué, outre la baisse de la demande finale, le déstockage des fabricants d'ordinateurs parmi les raisons de ses contre-performances.

«Nous avons atteint nos objectifs pour tous ce qui dépend de notre contrôle», a assuré M. Otellini.

Le groupe a promis la poursuite d'un programme d'austérité qui a déjà permis d'économiser plus de 3 G$ US depuis 2006, dont 800 M$ US rien qu'en 2008.

Toutefois M. Otellini a promis de continuer à investir dans la recherche et le développement: «nous avons toujours cru que la façon de sortir d'une récession était en offrant de nouveaux produits», a-t-il dit, assurant notamment que la commercialisation des nouvelles puces de 32 nanomètres commencerait comme prévu au deuxième semestre.

Les dépenses du premier trimestre 2009 devraient être limitées à 2,5 G$ US, après 2,6 G$ US au quatrième trimestre et 2,9 G$ US au troisième trimestre. Au total sur l'exercice qui vient de commencer le groupe prévoit de dépenser de 10,4 à 10,6 G$ US.

Intel a indiqué que sa marge brute de la fin de l'année - principal critère d'analyse de la marche de ses affaires - s'établissait à 53,1% et était inférieure aux 58,9% enregistrés au troisième trimestre, en raison de la sous-utilisation de ses usines et de la dépréciation de ses stocks.

Le fabricant a prévenu que sa marge brute devrait tomber entre 40 et 45% au pour ce trimestre, en raison d'un insuffisant plan de charge et du coût de lancement de ses puces de 32 nanomètres.

Le groupe de Santa Clara en Californie a précisé que les résultats annoncés jeudi avaient été affectés à hauteur d'un milliard de dollars par la dépréciation de la valeur de ses investissements dans la société Clearwire, spécialiste du haut débit sans fil.

L'année a été en outre marquée par des recettes opérationnelles de 11 G$ US, le versement de 3,1 G$ US de dividendes et le rachat de 324 millions d'actions pour u montant de 7,1 G$ US.

Sur l'année 2008 la marge brute s'est établie à 55,5%, au-delà des 52% enregistrés durant l'exercice précédent.

Ces résultats sont publiés alors que selon le cabinet de marketing Gartner, 2009 devrait être marquée par un nouveau recul du marché mondial des microprocesseurs, qu'il évalue à 16,3%, après un premier reflux de 4,4% en 2008.