Steve Jobs, le fondateur du groupe Apple, est aussi à 53 ans un visionnaire qui a révolutionné l'informatique, l'écoute de la musique et même ce qu'on attend d'un téléphone.

Ses détracteurs le dépeignent comme un dirigeant préférant l'obéissance au partenariat, mais les investisseurs s'inquiètent surtout de savoir s'il a commencé à préparer sa succession.

Depuis quelques mois il se met moins sur le devant de la scène, jusqu'à renoncer cette semaine à participer au salon Macworld de San Francisco. Une décision certes liée à sa santé, mais qui vise aussi à faire que le groupe entier ne se résume plus à sa seule personne.

Né à San Francisco le 24 février 1955, d'une mère célibataire, Steve Jobs a été adopté quand il avait à peine une semaine, selon sa biographie officielle.

Il a été accueilli par un couple de Mountain View, au sud de San Francisco, et a grandi en jouant au milieu des abricotiers de ce qui est devenu la Silicon Valley, la pépinière informatique californienne.

Pendant ses études secondaires, il suit des conférences au siège du groupe Hewlett-Packard, à Palo Alto, et pour un job d'été travaille avec Steve Wozniak, qui fondera avec lui Apple quelques années plus tard.

Il entre à l'université mais la quitte après un semestre, tout en continuant de suivre des cours. À 20 ans, il fait un voyage initiatique en Inde d'où il revient la tête rasée et vêtu d'habits traditionnels.

Plus de trente ans plus tard, il cultive encore un look d'ascète (t-shirt noir à col rond et cheveux ras), et on lui prête un régime alimentaire végétalien (sans aucun apport d'origine animale).

À son retour d'Inde, Steve Jobs entre comme technicien chez le fabricant de jeux vidéos Atari et fréquente un club informatique avec Steve Wozniak.

Jobs a 21 ans et Wozniak, ingénieur chez Hewlett-Packard, 26 quand ils créent ensemble Apple Computer dans le garage de la famille du premier en 1976.

Le reste appartient désormais à la légende: la conquête du monde par les ordinateurs personnels Macintosh, puis du baladeur numérique iPod, le plus vendu au monde, et de l'iPhone, qui marie les fonctions d'un téléphone, d'un baladeur, d'un assistant personnel et d'une console de jeux.

M. Jobs avait quitté Apple en 1985 au terme d'une lutte de pouvoir interne. Mais après avoir pris la tête des studios Pixar, il est revenu à la barre de la société à la pomme en 1997 pour redynamiser le groupe.

C'est après son retour qu'Apple a lancé, avec un succès fulgurant, ses iPod et iPhones, devenus de formidables accessoires de mode.

«J'ai grandi dans la classe moyenne et je ne me suis jamais beaucoup intéressé à l'argent,» a déclaré M. Jobs. «Apple était un tel succès, si tôt, que j'ai eu la chance de ne plus avoir de souci d'argent. J'ai donc pu me consacrer à mon travail, puis à ma famille», ajoutait-il. Il ne se verse qu'un salaire d'un dollar, étant essentiellement payé en options sur titres, et laisse sa fortune dépendre de l'action Apple.

En 2007, il avait été mis en cause dans une affaire d'options d'achat d'actions antidatées, avant d'être blanchi.

Longtemps célibataire en vue, il a eu notamment une aventure avec la chanteuse Joan Baez, il a fondé une famille à Palo Alto et s'est marié en 1991. Il a quatre enfants, dont une fille née d'une femme qu'il avait fréquentée avant son mariage.