Au terme d'une année qui a vu apparaître plus de 190 modèles d'appareils photo numériques (APN), toutes marques et qualités confondues, le chasseur d'images en herbe ou expérimenté a de quoi ne pas savoir où donner de la tête s'il veut se procurer un outil pour remplacer celui qui commence à vieillir ou pour lui servir de «roue de secours». D'autant plus que les fabricants continuent à nous balancer pelletée par-dessus pelletée de mégapixels et que si les résultats laissent parfois à désirer, la qualité est au rendez-vous plus souvent qu'à son tour, ce qui ne simplifie pas les choses. Quel APN choisir? Un compact? Un gros zoom? Un reflex? Question de goût, de besoins, de budget. Bref, question de logique... que nous tenterons d'éclaircir au cours des prochaines semaines.

1- LES COMPACTS

Simplicité et complexité

Aujourd'hui, il n'y a pas un fabricant qui ne joue pas sur le tableau des compacts, ces appareils photo numérique (APN) de petit format qui se glissent dans une poche ou dans un sac. L'équivalent des Instanmatic de l'ère de la pellicule argentique. Ils ont commencé modestement - et pas toujours efficacement - produisant des photos qui pouvaient difficilement être imprimées en format supérieur au 4X6.

 

De simple gadget, les petits APN ont graduellement vu leur coeur, le capteur, devenir plus complexe. Les modèles de trois mégapixels (3Mp) qui nous faisaient nous extasier il y a peu de temps sont mûrs pour le musée. Désormais, il est gênant de parler de moins de six millions de pixels et certains modèles de compacts (le Panasonic Lumix FX-150 notamment) ont un capteur comportant 14,7 millions de points.

Mais il ne faut pas partir en peur quand on voit ces chiffres impressionnants. S'ils permettent souvent d'obtenir des images plus précises et des couleurs plus fidèles qui se prêtent aux agrandissements sur papier, c'est souvent au détriment des aberrations chromatiques et de la présence de bruit dans l'image, même à faible sensibilité ISO.

Les nouvelles générations de compacts ont des moteurs graphiques sophistiqués qui gèrent les détails et les couleurs avec brio, Elles ont hérité d'une série de réglages internes qui permettent à l'utilisateur d'intervenir là où il le désire, ou de laisser l'appareil tout faire à sa place. Il est de plus en plus courant de voir des APN compacts être en mesure de détecter les visages dans une prise de vue et d'appliquer le réglage conséquent. D'autres sont conçus pour accentuer les détails dans les zones sombres, éliminer l'effet des yeux rouges dans les photos au flash, compenser pour le contre-jour...

Côté optique, ils sont le plus souvent dotés d'un petit objectif à grossissement de force trois (3X), couramment appuyé par un zoom numérique qui agrandit la partie centrale du fichier d'image, avec des résultats fort discutables.

On s'étonne de moins en moins de voir un compact posséder un élément qui est presque devenu un prérequis en photo numérique, la stabilisation. C'est un procédé qui permet de compenser pour les mouvements involontaires du photographe et d'obtenir une image sans flou de bougé. La stabilisation optique est la plus efficace, comparée à la stabilisation numérique (généralement dans les appareils d'entrée de gamme) qui joue sur la sensibilité du capteur et rogne sur la netteté.

L'optique gagne en précision et on voit de plus en plus apparaître le grand-angle de 28mm qui facilite notamment les prises de vue à l'intérieur, permettant de ratisser beaucoup plus large que le 35mm auquel on était habitués. Dans les modèles haut de gamme, c'est le grand-angle 24mm qui commence à être utilisé.

Curieusement, on assiste depuis un an ou deux à un phénomène qui en inquiète certains: la disparition du viseur optique sur les compacts. Les fabricants, pour des raisons connues d'eux seuls (?), ont mis l'accent sur les écrans témoins (moniteurs) qui gagnent, de génération en génération, en grandeur et en précision. Fort bien. Mais les ingénieurs ont-ils déjà essayé de prendre une photo en plein soleil? Ils auraient constaté que même avec le plus raffiné des écrans, il est pour le moins pénible de cadrer l'image et de voir les détails. Les exceptions, à ce chapitre, sont rares. Le compact le plus efficace, avec un viseur optique, est sans doute le Sony Cyber-shot DSC- W120. D'autres fabricants proposent des solutions de rechange, comme cet oeilleton qui se branche dans la griffe de flash externe, pour les nouveaux Panasonic Lumix LX3 et Leica D-LUX4... mais qui fait grimper la note d'au moins 200$. On peut aussi trouver des pare-soleil qui règlent en partie le problème.

Les compacts sont très souvent alimentés par des piles de format standard (AA), ce qui permet d'utiliser des piles rechargeables, moins onéreuses, et de se dépanner avec des batteries nickel-cadmium. Les piles conçues spécifiquement pour une marque ou un modèle (dites propriétaires) sont généralement plus petites et plus légères, mais il faut songer à avoir une rechange sous la main et elles coûtent cher.